segunda-feira, 12 de novembro de 2012

LE TCHADOR

 (4ème nouvelle romantique)
Le tchador noir la couvre complètement, de la tête aux pieds: seuls ses yeux dépassent, se montrent, de tout son être caché… Ses yeux… ce sont des yeux noirs, brillants, qui reflètent de l’angoisse, de l’anxiété… Ce sont aussi des yeux suppliants, où afflorent les larmes… Des yeux qui demandent une seule chose: la liberté!
Une main se tend… Elle regarde, elle attend, hésitante… son compagnon insiste… Tout à coup, tel un coup de foudre, le tchador tombe,repoussé,  comme un lourd fardeau, qu’elle jette hors de soi… L’homme voit, alors, la peau mâte et brillante, séduisante, et que les vêtements orientaux,d’odalisque, typiques révèlent… Sous ses yeux, se dévoile, soudain, la beauté considérable de cette femme, tout à l’heure cachée! Les cheveux noirs, très longs, coiffés en tresse, puis retombant sur les épaules, sont luisants, beaux, soignés.
Le corps, bien proporcionné, est mis en valeur par ces vêtements légers, dont une partie transparait.  La bouche, gourmande, aux lèvres pleines et sensuelles, retient mille secrets. Il s’approche, en souriant, l’embrasse, la serre contre lui, la rassure:
- Même s’il est  un homme, elle n’a rien a craindre: il l’aime, il ne va lui faire aucun mal, et au contraire, il va la protéger. En plus, ils ne sont plus dans ce pays qui faisait d’elle une esclave, un objet! Il insiste qu’elle est, maintenant en sûreté, avec quelqu’un qui l’aime de tout son coeur, et peut lui faire découvrir l’amour,  le bonheur, la liberté!
Elle reste là, lovée aux creux de son épaule, jusqu’a ce qu’il lui demande, tout bas, en hésitant un peu, sans vouloir la forcer, ni l’effrayer, la regardant droit dans les yeux:
- Ma chérie… si je mets de la musique… veux-tu danser pour moi? Dis? Pour moi seulement? Plus personne ne verra… Dis, veux-tu?
Alors, d’un sourire, rayonnant, vient la réponse: -Oui!
Et, un moment plus tard, au gré de la musique orientale, détachée des bras masculins, elle évolue en gestes gracieux, concentrés, sensuels, ensorcelants, le regardant avec un sourire. Complètement séduit, il la contemple. En ce moment, elle se sent heureuse et libre; elle s’exprime dans la dance, de toute son âme, de tout son corps,  et ses yeux, à l’expression maintenant intense et sensuelle, brillent, aussi souriants que sa bouche… Elle danse, heureuse, rien que pour celui qu’elle aime, qui vient de la soustraire à un milieu oppressant, pour l’emmener avec lui, dans un pays où personne ne va lui nuire, désormais… Pour vivre leur histoire d’amour sans gêne.
La musique s’achève… lentement, la jeune  femme termine sa danse. Son bien-aimé  s’approche de nouveau, pour un baiser et une étreinte passionnés… Puis, derrière un paravent, elle échange ses vêtements (qu’elle ne revêtera rien que pour lui, pour ces moments intimes, pour danser), par d’autres , occidentaux. Ce sont des vêtements élégants, classiques, et qui la valorizent aussi, mais avec lesquels elle peut sortir,, et lui permettent l’apparence normale et courante de tant d’autres femmes. Transformée, elle revient vers lui. Il la contemple, satisfait: elle est belle et séduisante, élégante dans n’importe quels vêtements!
Elle a gardé, soigneusement, les vêtements orientaux, mais voulant ranger le tchador aussi, il s’y oppose:
-Chérie, je ne veux pas que tu gardes çà! Je veux que tu oublies tout ce que tu as souffert avant… tous tes mauvais souvenirs risqueraient bien de te revenir quand tu reverrais ce vêtement de malheur. Il  t’a été nécéssaire, mais aujourd’hui, c’est fini, tu m’entends? Je veux te voir heureuse, toujours, comme maintenant!Et ce tchador te rendrait triste! On s’en défaira bientôt!Viens, c’est presque l’ heure du dîner, et je veux que tu connaisses aussi un peu la ville, avant, et si tu désires acheter quelque chose, on en profite! Et s’il te plait,  parle-moi, je veux entendre ta voix,et n’aie aucune crainte: ici, personne ne peut t’empêcher de parler! Tu es libre!
Se sentant enfin libérée, timidement, elle lui répond
- Oui, chéri! Tu as raison!J’avais peur de parler… Excuse-moi, mais, je n’ai pas l’habitude de le faire, et celà me coûte encore beaucoup…
Cependant, joignant les gestes à la parole, il a glissé dans un sac anonime ce tissu noir, abominable, le prend dans sa main, pour le jeter, quelques minutes après, dans la première poubelle qu’ils trouvent dans la rue, avant d’héler un taxi qui passe par là à ce moment. Et, finalement, elle acquiert une certitude: le tchador maudit, odieux, ne couvrira plus jamais son corps!

FIN
Nely

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