domingo, 25 de agosto de 2013

Enrico Macias - Zingarella -Gina Lollobrigida

Enrico Macias - A Solenzara (live)

MINI NOUVELLE ROMANTIQUE -"DEUXIÈME CHANCE"

 *« Une histoire d’amour, c’est la chanson de l’Océan, les nuits d’été : un souvenir qui doit durer l’éternité. » - Mireille Mathieu                                                            

DEUXIÈME   CHANCE

Le soleil, sur la mer, dessinait mille feux mêlés à l’onde…
Vivianne regardait ce spectacle, couchée à plat ventre sur le sable, indifférente à la caresse chaude que ce même soleil prodigalisait sur son dos, tandis que l’absorbaient de tristes pensées.
Elle était venue, il y avait deux ans, se rétablir en cette ville de la Méditerranée. Pour se fortifier, changer d’air et de vie… Oublier ? Elle ne le croyait pas possible : elle avait trop bonne mémoire, même si son cœur, son âme, ne saignaient plus tellement… Elle pourrait dire qu’elle se sentait plutôt anesthésiée… Le temps et les circonstances lui révèleraient peut-être un jour une autre réalité…
Devant elle, ce n’était pas tellement la mer brillante qu’elle voyait, mais, surtout, des scènes passées, dont elle avait été la triste héroïne…
Elle analysait le passé et en concluait que ce qu’elle avait cru être de l’amour n’avait été qu’une illusion… Laurent l’avait trompée, s’était servi d’elle, et l’avait rejetée, après… il avait recommencé tout de suite avec une autre fille, à s’en servir comme d’un jouet… Ceci lui avait été raconté par une de ses connaissances. La preuve était là que ce garçon n’était qu’une sale fripouille, un être nocif, dont elle avait bien fait de s’éloigner… Ce malotru avait eu le toupet de raconter aux gens des mensonges à son égard. Et, un jour où, sortant du train pour se rendre dans une autre petite ville, aux alentours de sa ville natale, afin d’y résoudre une affaire personnelle, elle avait entendu quelqu’un l’appeler par son nom… C’était lui, à une fenêtre du train. Elle l’avait dévisagé sérieusement, sans enlever ses lunettes de soleil, et sans rien dire, puis s’était retournée sans un mot. Toutefois, elle s’était sentie outrée par tant de culot ! Que lui voulait-il encore ?
Elle s’était, heureusement, déjà libérée de sa présence malsaine, quelques mois avant. Il lui avait, en outre, causé beaucoup d’ennuis, puisqu’ elle avait su que la police le cherchait par trafic de drogues, et qu’elle avait failli être sa complice involontairement… Il lui avait même volé de l’argent et des objets personnels…
Tout cela appartenait maintenant à un passé fini, classé, qui devrait se ranger dans l’oubli, mais dont elle devrait tirer de bonnes leçons. Il lui faudrait, dorénavant, faire plus d'attention aux gens qui s’approchaient d’elle. Ne pas accorder sa confiance à n’importe qui. Presque personne ne savait où elle se trouvait, afin qu’elle puisse, en paix, repartir à zéro.
Regardant sa montre, elle vit qu’il était temps de s’en aller, car elle avait un rendez-vous…
Vite, elle se releva, remit, en hâte, de l’ordre dans ses vêtements, en secoua le sable accroché. Comme elle était en jeans avec une blouse légère, ce fut plus facile et elle remit dans son sac le magazine qu’elle avait essayé de lire, mais n’avait pas pu, à cause des mauvais souvenirs… Tant pis, elle le lirait quand elle pourrait ! Rien ne pressait… Elle se mit en marche… Elle avait eu cette journée libre, le bureau où elle travaillait étant fermé pour cause de jour férié…
Vivianne avait fait, récemment, connaissance avec Yves, un jeune photographe freelancer, et ils s’étaient beaucoup plu tous deux… étant encore sur ces gardes, elle avait pourtant senti comme un « déjà vu » entre eux ! On aurait dit, en effet, en parlant, qu’ils se connaissaient déjà, auparavant, de quelque part, comme dès toujours… comme s’ils auraient été amis d’enfance, par exemple… c’était étrange, mais agréable, car ils se sentaient très bien ensemble ! Ceci ne lui était jamais arrivé avec personne d’autre avant…
Ils avaient marqué ce rendez-vous sur l’un des bars de la plage, pour prendre un verre, puisqu’ ils étaient devenus très vite de bons amis. Yves était un garçon sympathique, très doux, sain… Très beau aussi, et même élégant, et moderne...  l’appareil-photo toujours en bandoulière… toujours prêt à capter la beauté et les choses intéressantes, là où il allait…On verrait bien si cette récente rencontre deviendrait seulement une amitié sérieuse, ou autre chose…
-Salut, Vivy !
-Salut, Yves !
Il était là, dejà, à quelques mètres d’elle, venant à sa rencontre.
-Excuse-moi, Vivy ! - (Il avait commencé à l’appeler ainsi, avec une certaine tendresse, depuis peu). -Si je n’ai pas attendu plus, sur la chaussée de la promenade… C’est que j’ai eu envie - comme toi, à ce que je constate - de me balader un peu par ici. - Dit-il, en arrivant tout près.
 Il ouvrit grand les bras, l’étreignit tendrement. Ils s’embrassèrent sur les joues, comme deux amis de longue date.
-Veux-tu boire quelque chose, ou bien manger ? J’ai une de ces faims, et une telle soif ! - Se plaignit-il. – Tu vois, je viens direct de mon travail, je n’ai mangé qu’à midi et demi, et il est cinq heures… je meurs de faim… -gémit-il, avec une moue comique qui la fit sourire.
Il vit qu’elle souriait et fit de même, tout en la regardant droit dans les yeux.
Elle se mit à réfléchir, soudain que c’était çà, précisément, qu’elle appréciait dans la personnalité de qui que ce soit : - Que les gens aient le courage de nous regarder franchement, sans se dérober, les yeux dans les yeux. Là, il pouvait y avoir de la vérité ; là, elle savait y lire, quand les gens étaient sincères… Mais elle se rendait compte, maintenant, que ces pensées la distrayaient. Et que, si elle voulait avoir toute son attention, et sa disponibilité, il fallait, justement qu’elle lui en fasse de même...  Qu’elle ne pense à plus rien, ni plus personne qu’à eux deux, en ce moment présent.
-Moi aussi, j’ai faim, et soif, en plus ! Même si ça a été jour de congé pour moi ! On peut manger quelque chose, bien sûr, mais ces bars de la plage sont un peu chers… tu tiens à manger par ici, ou bien on va ailleurs ?
-Princesse : une autre fois, nous irons ailleurs, si tu veux… J’ai trop faim pour attendre de chercher plus loin ! Pour le moment, je préfère ce scénario magnifique, et même magique, pour profiter de la belle présence de mon amie, la sirène !
- Oh, là, là ! Qu’est-ce que tu dis ? Une sirène, moi ?
- Oui, arrivée des ondes, belle comme une apparition d’Aphrodite, la déesse de l’Amour !- fit-il, théâtralement…
-Yves, s’il te plait, arrête ! Je n’aime pas qu’on me drague comme ça !- Protesta Vivianne.
-Mille excuses, ma belle ! Mais… je ne dragais pas, mon cœur ! - Dit il avec un grand sérieux, en la regardant de plus près. -Je plaisantais, seulement… je ne recommencerai plus, je te le promets !  C’est pourtant vrai que tu es très belle, très séduisante ! Et que j’adore ta compagnie !
-Ok !  Merci !- répondit-elle, en souriant, vaincue.
Il la prit par l’une des mains, et caressa son visage, de l’autre, tout en lui déviant des yeux une mèche bouclée de ses longs cheveux blonds, puis il lui appliqua un baiser chaste et doux sur le front.
-Allez, viens, ma mignonne ! On y va !- murmura-t-il à son oreille.
Ils se dirigèrent, la main dans la main, vers l’entrée du bar, et ils s’assirent les deux dans un coin tranquille, mais d’où ils avaient une vue très bonne sur la mer bleue scintillante, à quelques mètres. Ils n’avaient que deux ans de différence, lui étant l’ainé, les deux presque dans la trentaine, et formaient un joli couple.
Ils restèrent là plus d’une heure, partageant des plats légers et des boissons fraîches, car il faisait déjà chaud, en ce début du mois de Juin, puis ils en ressortirent.
- Aimerais-tu faire un tour avec moi, en moto ?- Demanda Yves, la tenant par un bras, gentiment.
-Tu es venu en moto ?- S’étonna Vivianne.
-Oui ! Dis, est-ce que tu veux ? Moi, j’avoue que j’ai rudement envie de faire un tour avec toi…
-Oh, oui ! J’adorerais ! Ça fait longtemps que je n’ai pas ce plaisir !- dit elle en rougissant un peu, ce qu’il remarqua au passage.
-Eh, bien, viens donc ! - dit-il, resserrant un tout petit peu sa main autour du bras féminin, avec douceur, mine de rien, mais elle s’en était aperçue et le regarda dans les yeux, avec une tendresse visible, et beaucoup d’admiration : Il était si beau, si gentil avec elle, si attirant !
Ses cheveux noirs à demi longs, lisses et fins, venaient sur son cou et sur son visage halé, sa barbe noire, légère, pointait un rien de sa peau, et ses yeux bruns ne riaient pas, en ce moment… ils avaient en eux une expression de tendresse, aussi, d’expectative. Il avait envie de l’emporter avec lui sur sa moto, et même d’être d’avantage de temps avec elle… Mais il ne savait pas si elle se rendait bien compte de ce qui lui arrivait… Toutefois, il avait aussi remarqué qu’elle ne s’était esquivée à aucun de ses gestes de tendresse. Il l’avait touchée, caressée, serrée contre lui, il lui avait parlé avec une infinie douceur, et elle avait tout accepté. II avait senti en elle une certaine carence affective. Lui-même, il se sentait étrangement attiré par cette belle jeune fille. Il commençait à sentir autre chose plus forte qu’une simple amitié, et il avait une envie folle de la prendre, tout le temps, dans ses bras, de l’embrasser, de l’aimer, même… Il savait que leurs yeux parlaient en silence de ce que sentaient leurs cœurs… mais il la respectait et ne voulait rien faire qu’elle ne fut d’accord.
 Il sortit, cependant, son portable de sa poche, et avec un clin d’œil malin, le prépara pour une photo, prit, soudainement, la jeune fille par la taille, la rapprochant de lui, et, les visages presque collés, regardant tous deux vers le portable dans sa main droite, ayant la mer comme cadre derrière eux, sourirent, pour fixer ce moment heureux.
-Pourquoi me fais-tu ces choses là, Yves ? demanda-elle, prise au dépourvu, mais avec un sourire.
- Pourquoi ? Eh bien, devine, si tu peux : c’est peut-être parce que tu es méchante, laide, que je ne suis pas bien avec toi, ou bien, parce que tu ne me plais pas, que j’ai envie de t’oublier… tu as le choix !-Dit-il, feignant un grand sérieux, puis faisant une tête de clown, et provocant son rire, ce qu’il prétendait, justement, pour les détendre tous deux un peu.
-Cette photo, je la mettrai sur mon mural du Face, si tu veux…- reprit-il.
- Je ne sais pas si c’est très prudent… -elle hésita.
-Ok, alors, je la garde pour nous deux, seulement… je te l’envoie sur ton portable ? Ou par l’email… je te l’envoie par message privé, tu la copies et tu la gardes?…
-Oui, bien sur, si tu veux bien… j’aimerais l’avoir, moi aussi !
Il avait escompté d’avance qu’elle voudrait faire ce tour, et avait apporté un deuxième casque pour elle, le lui tendit. Elle lui en fit la remarque et il répondit, en clignant un œil :
- Un homme averti en vaut bien deux, d’accord ?
Elle prit le casque, en souriant, le mit. Ils montèrent tous deux sur la moto.
Alors, elle se serra contre lui, en s’agrippant à ses reins. Il lui caressa les mains, en pensant : « C’est ça, ma chérie ! »  Mais il ne dit plus rien et démarra. Ce fut une très belle promenade, après laquelle il la ramena chez elle, et en prit congé, tout en la serrant fortement dans ses bras, avec une paire de baisers chastes sur les joues. Pas besoin de parler, car leurs yeux se disaient tout : le plaisir d’être ensemble, de tout partager honnêtement, l’attraction et la tendresse qu’ils sentaient l’un envers l’autre, et qu’ils laissaient grandir sans se presser, naturellement…
Le temps passa… l’Été battait son plein… ils se rencontraient maintenant quotidiennement, et sortaient ensemble, presque chaque jour, sur la moto. Ils aimaient fréquenter des plages et des lieux différents, et parfois, cherchaient des lieux un peu déserts, aussi, pour être seuls.
Un soir, il l’emmena sur une plage déserte. Ils avaient tout préparé et emporté avec eux pour un pic-nic à deux. Il avait senti, pendant le trajet, qu’elle se serrait d’avantage contre lui, sur la moto. Quand ils en descendirent, et enlevèrent les casques, il se tourna vers elle, la prit dans ses bras avec tendresse.
-Regarde, Vivy, ce coucher du soleil, quelle merveille !
-Oui, quel magnifique spectacle !
-Juste pour nous deux, hein ? Tu te rends compte ?
-Oui ! - Dit-elle, en se serrant contre lui et fixant le regard brun du jeune homme avec ses beaux yeux bleus.-Rien que pour nous !
-Je t’aime, Vivy ! Oh ! Comme je t’aime ! Si tu savais !- dit Yves, en prenant son visage dans ses mains, et en touchant de sa bouche, légèrement, les lèvres de sa partenaire.
-Je le sais, mon amour ! Je le sais très bien ! Je sais aussi combien tu essayes de te retenir, à chaque fois que tu es avec moi, et que tu me désires… je le sens, et je sais que c’est difficile, cela t’oblige à te contrôler beaucoup. Moi-même, je lutte pour me retenir, tant de fois, pour ne rien forcer… - Dit-elle. Puis elle correspondit à ce baiser en silence, avec douceur, tout en lui caressant les cheveux noirs qu’elle adorait. Elle le lui dit, en lui demandant :
- Yves, mon amour, ne coupe pas courts tes cheveux, s’il te plait, car ils te vont à merveille, longs. Je les adore comme çà !
Il répondit, tout bas, près de son oreille, en caressant son cou de ses lèvres, légèrement :
-D’accord, ma chérie ! Pour toi, je ne les couperai pas, promis ! Je ne changerai pas, pour toi !
Il releva la tête de nouveau, maintenant, et elle répéta, les yeux dans les siens, sans honte ni rougeur, sa déclaration d’amour, le regardant d’un air émotionné, heureuse :
-Oh ! Yves ! Moi aussi, je t’aime tellement ! Je t’adore, mon amour ! Mais tu n’as plus besoin de te retenir, maintenant, puisque nous savons que nous nous aimons vraiment !
- Cela veut-il dire que tu es prête à ce que nous nous appartenons, l’un à l’autre ? Es-tu protégée contre une grossesse ?  Je ne voudrais pas qu’il y ait la moindre gêne entre nous… Ma chérie ! Je sais bien, moi aussi, que tu m’aimes ! Tes yeux me le racontent à chaque fois que tu me regardes… Mon bel amour !- Dit-il, heureux de ce moment de vérité, où ils pouvaient, enfin, parler de ce qu’ils sentaient l’un envers l’autre, où ils n’avaient plus rien à cacher, ni à retenir.
-Oui, mon cœur ! J’ai commencé à me préparer et à prendre la pilule, quand j’ai compris qu’on s’aimait sérieusement, et j’escomptais justement qu’un jour, éventuellement, on puisse avoir envie de commencer nos rapports physiques… quand tu le voudras, Yves, mon chéri, je serai à toi. À toi seulement, mon amour ! - Elle dit tout cela si tendrement, le visage presque collé au sien, qu’il la serra un peu plus dans ses bras, les yeux humides, l’expression concentrée, sérieuse… Elle pouvait voir toute la passion retenue sur son visage.
- Vraiment, j’en meurs d’envie, Vivy !-Murmura-t-il, avec la bouche de nouveau effleurant son cou. -J’ai une énorme envie de faire l’amour avec toi ! Si tu veux, puisqu’on est seuls ici, on peut en profiter aujourd’hui ! Ma belle Princesse blonde !
-Moi aussi, j’en meurs d’envie, Yves ! Mon beau Prince au charme latin ! Que tu es beau et adorable ! Je me sens au Ciel avec toi !
- Ma belle chérie ! Je ne veux personne d’autre que toi, ma bien-aimée ! Ta présence et tes baisers sont mon Paradis ! Dis-moi de nouveau que tu m’aimes, que tu me désires, Vivy !
Cette fois, ce fut la bouche féminine qui avança vers les lèvres pleines, charnues et sensuelles de son amoureux, comme confirmation. Elle n’avait plus besoin de mots, pour se faire comprendre. Avec un baiser ardent, passionné, elle lui disait que oui.
Il se rendit compte, alors, qu’elle ne se retenait plus du tout, et multipliait ses baisers, ses caresses sur les cheveux masculins, sur son visage, tout en collant son corps à celui du jeune homme.
Il accepta, alors, ses gestes, naturellement, resserrant son étreinte avec fougue, correspondant de toute son âme à ces baisers qu’il avait eu la patience d’attendre, mais qui étaient si bons à échanger !… Il se sentait vraiment au Paradis en ce moment. Il se disait que rien de plus n’importait, puisqu’il serrait dans ses bras sa bien-aimée, que son sentiment d’amour passionné envers elle était totalement correspondu. Que pouvait-il désirer de plus ?
Lui aussi, il avait beaucoup souffert, pour des amours non correspondues, et ils s’étaient respectivement raconté tout. Il pouvait la comprendre mieux que personne. Il le lui avait même montré avec ses confidences, ses gestes doux, patients, son respect, sa gentillesse naturelle, ses regards tendres et émotionnés. Ils s’étaient sentis tout de suite comme des âmes jumelles…
Ils descendirent une petite colline jusqu’à la plage, pour s’asseoir  sur le sable, disposèrent une nappe avec des mets légers d’été et des boissons fraiches, puis restèrent là jusqu'à ce que la nuit tombe, et plus longtemps, encore, à échanger des baisers, et des caresses; à se jurer leur amour, enlacés, éperdument amoureux, et  à contempler la nuit de pleine lune, leur complice, et unique témoin de leurs étreintes et caresses passionnées, avec ses reflets argentés sur la mer… Un spectacle unique ! Leurs âmes chantaient en silence toutes les mélodies d’amour qu’il y avait au monde… Deux âmes jumelles s’étaient rencontrées, pour ne plus se quitter…Car la Vie, capricieuse, bénévole, leur accordait, en ce moment, une très belle deuxième chance… et ils ne se faisaient pas prier pour la vivre, ensemble, intensément.

FIN



MINI NOUVELLE ROMANTIQUE -"OBSTINATION"

« Une crise, c’est une transition, un changement, la naissance de quelque chose de nouveau. » - Ingrid Trobisch   

OBSTINATION

-Hervé, mon amour, j’en ai assez de l’école, ça ne me dit rien !
- Mais voyons, Virginie ! Tu es jeune, tu dois compléter tes études, car sans elles, tu ne parviendras pas à avoir un bon avenir !
-Tu parles comme mes parents !
-Ils ont raison, s’’ils te disent le même que moi !
-Je n’aime pas du tout l’école ! Il n’y a que mes copains de classe qui me font tenir le coup, car, aux intervalles de récré, on s’amuse tant qu’on peut, il y en a qui sont si drôles !...
-Tout çà, çà fait partie des temps d´écolier, ma chérie…
- J’aimerais bien avoir ton âge en ce moment, être indépendante, avoir mon petit coin, pour être libre, et pour qu’on puisse s’aimer à l’aise…. Çà me tarde !
-Ma belle impatiente ! Tout ce que tu désires, il te faut faire des efforts, il te faut lutter, pour le conquérir, car çà ne tombe pas du ciel, tu sais ! Moi-même, je lutte encore pour acquérir ce que j’ai envie d’avoir ! La chance, çà se mérite, chérie !
Tout ce dialogue avait lieu sur un banc de jardin, au bord du fleuve qui baignait la ville. Hervé caressa le visage de Virginie, en souriant, puis, passant un bras par-dessus les épaules de la jeune fille, l’attira à lui, pour l’embrasser. Elle était si belle, avec l’attrait de son extrême jeunesse, ses longs cheveux roux, ses yeux verts, son visage de minette avec des tâches de rousseur ! Elle l’ensorcelait !
Deux jours après, Virginie se préparait à sortir après le déjeuner, quand son père lui ordonna d’attendre, car ils avaient à lui parler, lui et la mère de Virginie.
-Mais je vais être en retard pour mes classes de l’après midi ! Et après, il me faudra justifier ces absences !
-On les justifiera si nécessaire ! Ce que nous avons à te dire est très sérieux ! Assieds-toi !
Avec une moue d’impatience, elle obéit, de mauvaise grâce. Le dialogue forcé dura plus d’une heure, et elle sût que ses parents étaient au courant de son idylle avec Hervé, et qu’ils étaient contre.
-Ce garçon, nous le connaissons très bien, et je t’assure que j’avais une opinion bien meilleure à son sujet !- dit sa mère. - Il devrait penser un peu mieux à ce qu’il est en train de faire ! Car vous n’êtes pas du même âge, et tu es mineure ! Ce n’est pas le meilleur pour toi !
-Maman, quels préjugés ! Tu ne devrais pas penser comme çà ! On est au vingt unième siècle ! Je te croyais plus actualisée, plus moderne !
- Moderne ou non, actualisée ou non, c’est mon opinion, et je sais que j’ai raison ! Un jour, tu vas le reconnaitre toi-même ! Ce que ce garçon est en train de faire avec toi peut lui causer de sérieux problèmes, car c’est du détournement de mineure. Et toi, tu es trop jeune, tu ne sais rien encore de la vie !-répondit sa mère.
- Ta mère a raison ! Mieux vaut que tu termines tout de suite avec ce garçon, avant qu’il n’abuse de toi !
-Mais, papa ! Hervé est très gentil, très éduqué, et il ne voudrait me faire aucun mal, j’en suis sûre ! Il m’a même dit, l’autre jour, que tout ce que je désire avoir dans la vie, il faut que je lutte pour, et que je m’efforce pour l’atteindre !
-C’est très bien de sa part ! Il n’est pas si sot que je pourrais le croire !- dit son père.
-Je lui ai dit qu’il me parlait comme vous, et il a répondu que vous aviez raison !-protesta-t-elle.
- Eh bien, je suis satisfait de l’entendre ! Mais il n’est tout de même pas le garçon qu’il te faut ! Tu es bien jeune, tu as le temps de trouver un garçon de ton âge, qui puisse te comprendre et t’aimer ! Rien ne presse !- répondit son père. 
-Mais c’est lui que j’aime, papa !
-Assez ! Tu vas terminer tout avec ce garçon, et vite, avant que je me fâche ! -Insista son père. -Je ne vais pas revenir en arrière de cet ordre ! Aujourd’hui, tu peux sortir, et si tu penses le rencontrer, tu peux en profiter pour en finir… sinon, je prendrai d’autres dispositions plus dures ! Tu dois m’obéir, Virginie !
Quelques jours passèrent. Virginie ne parlait plus, ni à table, ni en d’autres moments, à la maison. Elle trainait une tête d’enterrement. Mais elle se plaignit à Hervé.
-Peut-être est-ce mieux terminer, oui ! –Lui répondit Hervé. Je ne veux pas que tes parents se fâchent avec toi par ma faute !
-Ce n’est pas ta faute, chéri ! C’est leurs préjugés, leur manie d’autorité !
-Avec ou sans manie, ils ont raison, Virginie ! Notre relation ne peut continuer ainsi ! Si tu veux, nous resterons amis, et on se parlera quand même, mais rien de plus ! Je ne veux pas que tu aies plus de chagrin… terminons-en tandis que je ne t’ai pas touchée, il vaudra mieux ! Avant que l’on avance avec le partage de nos corps, parce que sinon, ils vont encore m’accuser de te violer, et çà, je ne le veux pas ! Car une telle accusation me mettrait en prison, et ma vie serait foutue…
- Tu ne penses pas à moi, à mon chagrin, si on se quitte ?
-Si, justement ! Mieux vaut ne pas avancer, parce que ton chagrin serait pire ! Allez, courage, ma belle !
- Alors, donne moi encore un baiser, un dernier… embrasse-moi encore une fois, Hervé !
Il le fit, la serrant dans ses bras. Il cachait son chagrin à lui, pour ne pas lui faire plus de peine ; il jouait les forts, pour lui donner le change, mais son cœur saignait : il adorait cette jeune fille si belle, si tempéramentale, mais si douce dans ses bras ! Il fallait tout terminer, et elle allait lui manquer.
Le lendemain, Virginie se leva du lit, disposée à retrouver de nouveau Hervé : elle ne pouvait se résoudre à en finir… Elle sortit et, au lieu de se diriger à l’école, elle alla sonner chez Hervé. Il était là et lui ouvrit la porte, la laissa entrer. Une dernière fois, se dit-il, car je comprends qu’elle ne supporte pas me quitter… moi-même, je le supporte mal… Il l’entraina dans son salon. Elle s’y arrêta net au beau milieu et mit ses bras autour du cou du jeune homme, tout en lui souriant et lui offrant ses lèvres. Il succomba… mais se reprit aussitôt, en comprenant que s’il ne s’y opposait pas, dans quelques minutes, l’inévitable et irrémédiable aurait lieu…
Il se redressa, l’écarta en souriant un peu forcé, la prit pas les poignets et lui dit :
-Vas-t-en, Virginie ! Avant que je ne résiste plus à la tentation… S’il te plait, vas-t-en !  Et, tout en lui ouvrant la porte, la fit sortir de chez lui.
Cela se répéta durant une semaine, mais, après cela, Hervé était à bout, car Virginie était têtue, et ne voulait rien entendre.  Il ne lui ouvrait plus la porte… elle s’asseyait sur le perron de l’immeuble, et passait des heures là, attendant qu’il sorte, puis l’accablait quand il arrivait à la porte. Des voisins virent cela, et le rapportèrent à ses parents, leur signalant aussi qu’Hervé ne la laissait plus entrer chez lui, qu’il se débattait autant qu’il pouvait des assauts de Virginie qui le tirait par le bras, se jetait à lui tant qu’elle pouvait, en pleurant. Un de ces jours qui suivirent, Hervé alla de sa propre volonté retrouver le père de Virginie, pour essayer d’en finir, parce qu’il n’y parvenait pas tout seul. Il s’expliqua avec Mr. Oliver.
-Monsieur ! Excusez-moi de vous déranger ! Vous avez demandé à votre fille Virginie de cesser de me fréquenter, et  je vous donne toute la raison. Pour moi, Virginie est une amie, plutôt qu’un flirt ou une fiancée. J’ai eu tort de commencer à la fréquenter d’abord comme fiancée et non comme amie, je le reconnais, et je vous demande pardon.  Je suis venu pour vous le dire, et je sais que cela peut causer bien du mal tant à elle qu’à moi… J’ai essayé de la raisonner, mais elle s’acharne de telle façon, qu’elle m’accable, me rend la vie impossible : Elle m’attend des heures à l’entrée de mon immeuble, en pleurant, me suit dans la rue, se jette sur moi quand je sors, elle perd ses classes, et m’attend à la sortie de mon travail. Je sais que mes voisins vous ont déjà rapporté tout cela, ils me l’ont dit !
- Merci de votre franchise, jeune homme ! Vous avez bien monté dans ma considération, car au début, j’ai cru que vous alliez profiter physiquement d’elle… Avez-vous dejà consommé l’union des corps ? Soyez encore franc et sincère, je suis un homme aussi, et je sais quelle difficulté on peut avoir devant une fille ou une femme attirante…
-Merci, Monsieur ! Je n’ai qu’embrassé Virginie, mais je me suis senti très mal dans ce domaine, car elle est ensorceleuse, je vous l’avoue ! Toutefois, c’était mon devoir de résister et de me conduire comme un vrai homme, avec décence et honneur, et j’y suis parvenu ! Mais elle me rend la vie insupportable à présent, je n’en peux plus ! J’ai tout terminé avec elle ! Je lui avais proposé d’être seulement amis, elle n’en a rien voulu entendre !  Alors j’ai pensé qu’avec votre autorité de père, vous pourriez faire quelque chose aussi !
-J’avais, dès le début, menacé en effet ma fille, de prendre d’autres dispositions plus dures, si elle s’entêtait avec vous ! Je vois que le moment est arrivé de le faire, hélas ! Dieu sait que je voulais éviter cela ! Je n’ai jamais battu ma fille, je ne me suis jamais trop fâché avec, car c’était une petite à peu près docile, avant de vous fréquenter, et j’essayais toujours le dialogue pour commencer. Moi et ma femme avons essayé de la raisonner par le dialogue cette fois aussi, mais peine perdue ! Je vais commencer par aller voir ses professeurs, et l’accompagner à l’école, moi et ma femme. Après, je verrai bien ce que je peux faire de plus ! Allez, mon jeune ! Je suis satisfait de votre attitude, cela vous montre comme un vrai homme à mes yeux.  Je vous souhaite de trouver une jeune fille de votre âge qui puisse vous rendre heureux ! Et vous venez de gagner un ami !
Monsieur Oliver tendit la main à Hervé, tout en prenant congé de lui. Après, il se dirigea à l’école, pour parler avec les professeurs de Virginie qui le reçurent avec sympathie, tout en se montrant disponibles et préoccupés. Monsieur Oliver leur fit part de ce qu’il avait parlé avec Hervé.  On lui conseilla de faire Virginie changer d’air, si toutefois il en avait la possibilité, car ici, elle continuerait à s’entêter. S’il pouvait la changer de ville, de région et d’école, elle ne perdrait pas l’année scolaire… En tant que bonne élève, ce serait dommage qu’elle flanque tout à l’eau, ce serait du temps perdu de sa jeunesse, qu’un jour elle lamenterait. Et dans ces cas-là, d’après leur expérience de professeurs, c’était le plus indiqué. S’il le voulait, le psychologue de l’école était à sa disposition, pour un rendez-vous immédiat. Il accepta et en revint avec la certitude de ce qu’il devait faire. Le lendemain, après avoir décidé avec sa femme des dispositions à prendre, il accompagna Virginie à l’école, lui signala qu’elle devait en profiter pour faire ses adieux à ses camarades de classe, car ce serait ses derniers jours dans cette école, avec ses copains. Elle s’enfermait dans un mutisme total, en présence de ses parents, ce qui n’était pas du tout son habitude, et ils étaient tristes pour cela, car elle était fille unique, et il n’y avait jamais eu entre eux le moindre de ces problèmes avant. Virginie était d’un naturel joyeux, et maintenant, on aurait dit qu’elle était changée. Il allait falloir faire vite, pour lui trouver une autre école, près de ses grand-parents paternels. Elle allait leur manquer ! Mais c’était pour son bien ! Quelques jours après, Virginie voyagea vers la région de ses grands-parents, avec sa mère, en voiture. Elle continuait triste, ne parlait pas, malgré la musique que sa mère avait mise dans la voiture, et ses tentatives de dialogue.  Elle avait cru pouvoir faire changer d’opinion ses parents, avec son mutisme, mais maintenant, elle voyait bien qu’ils étaient irréductibles. Ce qu’elle ne pouvait savoir, c’était que ses parents faisaient tout pour son bien… et que leur cœur était peiné, d’avoir à se séparer d’elle en de pareilles circonstances. Mais ils espéraient qu’avec le temps, elle guérirait de tout ce mal qui la peinait elle-même…
Un an s’est écoulé…  Virginie s’est adaptée chez ses grands-parents, qu’elle aime bien, et voit ses parents aussi fréquemment que possible. Elle s’est fait des camarades, des amis, dont Johnny, avec lequel elle sort, et ils s’aiment beaucoup… Elle reconnait volontiers qu’elle s’était fait des illusions avant, avec Hervé, qu’elle n’a pas oublié pour autant. Mais elle reconnait aussi, maintenant, qu’ils ne pouvaient être fiancés, mais seulement amis… Elle a eu de ses nouvelles par ses parents, qui sont devenus amis du jeune homme. Il vient de trouver quelqu’un d’autre, lui aussi. Une collègue de travail…
-Tu viens, Virginie ?- lui demande Mireille, une de ses camarades de classe.
-Oui, bien sûr ! Laisse-moi seulement garder mes affaires…
-Et Johnny ? Comment vont les choses avec lui ?
-Très bien ! Je vais à sa rencontre, maintenant, car on s’était promis de sortir ensemble, après les classes… Dommage qu’il ne pouvait être en classe cet après-midi, mais il m’avait déjà prévenue avant ! Alors, je vais me promener un peu avec lui…
Ce dialogue avait lieu à la sortie des classes. Johnny l’attendait dehors, pour l’accompagner dans sa promenade. Elle s’avouait maintenant qu’elle avait eu tort de s’acharner, contre vents et marées, à un amour qui n’en était pas… Puisque maintenant, elle aimait un garçon de son âge, et celui-là l’aimait aussi.


FIN

MINI NOUVELLE ROMANTIQUE- "INSTANT DE DÉSÉSPOIR"

« Quand un orage assombrit le ciel, il faut que tombe la pluie, avant de retrouver au soleil, l’envie d’aimer la vie. » - Enrico Macias

INSTANT DE DÉSESPOIR

Les larmes aveuglent Valérie, tandis qu’elle marche dans la rue, en s’éloignant de Maurice… Il vient de lui dire qu’il ne veut pas continuer leur relation… il y a une autre fille dans sa vie, et Valérie n’a pas compté pour lui, comme elle le croyait… Une amie l’avait mise en garde, elle a voulu revoir Maurice et éclairer la situation…  La veille, tandis qu’elle se préparait à une rencontre avec lui, elle l’a vu avec cette autre, sans être remarquée de lui…  Elle avait sa preuve… il s’était moqué de ses sentiments… Elle n’avait pas eu de repos avant de lui parler, et maintenant, n’en pouvant plus, le cœur brisé, elle suit son chemin, sans même se rendre compte d’où elle va… Un klaxon se fait entendre, en même temps qu’un violent crissement de roues, des cris retentissent dans la rue… Elle n’a senti qu’un violent frappement contre ses jambes, puis elle est tombée, en perdant connaissance…
Elle se réveille dans une pièce anonyme, une lueur blanche aveuglante devant ses yeux…
-Où suis-je ? - Se demande-t-elle. Elles s’aperçoit qu’elle est couchée dans un lit… une infirmière et un docteur sont là, qui essayent de lui parler…
-Voilà, c’est bien, vous vous réveillez ! – dit l’infirmière, en la regardant.
-Où suis-je ?- répète-elle avec une voix faible –Que s’est-il passé ?
-Vous ne vous souvenez de rien, mademoiselle ? – demande le docteur.
-Non…
-Eh bien, vous êtes à l’hôpital, à la suite d’un accident… - dit le docteur, avec sympathie… Vous êtes bien Valérie Girard, n’est-ce pas ?
-Oui, dit-elle, c’est moi... et ma famille, est-ce qu’ils savent que je suis là ?- demande-t-elle.
-Oui, mademoiselle ! On les a avertis, et ils vont certainement venir vous voir, puisque vous pouvez enfin recevoir quelques visites… à condition de ne pas vous fatiguer, car vous avez besoin de beaucoup de repos… Vous avez été opérée, donc, vous ne pouvez pas encore bouger, pour le moment…
-Mais, Docteur, pourquoi ai-je été opérée ? Vous pouvez me le dire ?
-Il parait que vous avez traversé une rue sans regarder avant, et vous avez été renversée par une voiture. Il a fallu vous opérer d’urgence pour essayer de vous empêcher de rester paralysée des jambes…
-Est-ce que je pourrai marcher de nouveau ?-demande-t-elle, les larmes aux yeux…
-On ne sait pas encore, c’est un peu tôt, mais dans les prochains jours, nous essayerons d’en avoir la certitude. Mais je peux vous dire, en tout cas, que l’opération s’est très bien passée, donc nous croyons que oui, mais pas immédiatement, bien sûr ! Il faudra faire des exercices de réhabilitation, les prochains jours, et on verra bien ce que vous parvenez à faire avec vos jambes…
-Mon Dieu ! - Je me souviens maintenant de ce qui s’est passé ! Oh ! Mon Dieu, dit-elle, en éclatant en sanglots. - Tout çà, c’est de la faute à ce monstre !
-Quel monstre, Valérie ? -demanda le docteur- de qui parlez- vous ? Du conducteur qui vous a renversée ? Il a pourtant cherché du secours immédiatement, car il a essayé de freiner, de vous avertir aussi avec son klaxon, mais vous n’avez pas entendu, nous a-t-il dit, quand nous avons parlé avec le monsieur ; il était vraiment bouleversé, il a même dit que c’est la première fois qu’une telle chose lui arrivait…
-Oh ! Non ! Pauvre homme ! Je ne voulais tracasser personne !  Non, Docteur, je parlais du garçon qui m’a causé un chagrin tel, que les larmes m’ont assourdie et aveuglée, je me souviens maintenant ! J´étais amoureuse d’un garçon qui me trompait, sans que je le sache, et c’est quand il m’a congédiée en se moquant de moi, que je me suis fait renverser !
-Eh bien ! On peut dire qu’il ne s’est pas contenté de vous briser le cœur, mais il vous a aussi causé du mal physique ! C’est fou ce que les playboys font des dégâts, autour de nous ! Ce n’est pas la première fois qu’on a affaire à un cas comme le vôtre, mademoiselle – dit l’infirmière.
-Nous allons maintenant vous arranger un peu à boire, puis quelques aliments, et vous pourrez enfin recevoir des visites… Je vous reverrai plus tard, Valérie ! Courage ! Nous sommes là pour vous aider !- Dit le docteur.
L’infirmière resta près d’elle, tandis que le docteur s’éloignait, et arrangea son lit, puis elle appela une auxiliaire que lui apporta de l’eau, et des aliments, que Valérie fit un effort pour manger, puisqu’elle avait encore une sorte de vertige et une certaine nausée dont elle se plaignit…
-C’est normal, dit l’infirmière, ce sont là des effets secondaires de l’anesthésie, vous allez voir, çà va disparaitre…
 Quand elle acheva de manger, l’infirmière sortit, et un instant après, elle reparut avec ses parents, qui se hâtèrent d’entrer dans la chambre, et venir vers elle.
Après quelques mots échangés avec ses parents, pour les mettre au courant de la situation, l’infirmière sortit. Ils furent seuls.
Ils voulurent savoir si elle se souvenait de ce qui était arrivé, et elle le leur raconta, car elle avait l’habitude de dialoguer beaucoup avec ses parents. Ceux-ci se montrèrent indignés de la conduite de ce garçon qui avait été la cause du malheur de leur fille chérie. Toutefois, ils la conseillèrent de ne plus rien vouloir savoir de ce playboy, mais puisqu’ils le connaissaient bien, son père tacherait de le rejoindre et de lui parler, pour qu’il sache le mal qu’il avait fait… Peut-être, ainsi, son père pourrait contribuer à éviter que d’autres jeunes filles aient des problèmes pareils ou pires.
Deux mois après, Valérie sort de l’hôpital, où, chaque jour, elle a essayé de réhabiliter ses jambes… Celles-ci sont encore un peu faibles… Christian, un de ses camarades de classe, a tenu à venir la voir aussi, dès qu’il a su ce qui était arrivé, et l’a visitée tous les jours… Il est là, pour l’accompagner chez elle. Il en a demandé l’autorisation aux parents de Valérie, qui lui font confiance, puisque c’est un ami d’enfance, qui fréquente leur maison depuis longtemps et ils savent qu’avec lui, Valérie est entre de bonnes mains... En plus, elle a besoin de lui pour guérir son cœur…
-Alors, ma belle, on y va ?- Dit-il, en poussant doucement sa chaise roulante vers la sortie, avec un sourire.
-Allons-y ! -Répond Valérie, J’ai hâte de sortir d’ici ! Mais j’aimerais que, dans la rue, on va plus doucement, le temps de reprendre un peu l’air, j’en ai marre d’être entre quatre murs, tu sais ?
-Bien sûr ! Je le sais, et je te comprends… Et je voudrais aussi en profiter pour te dire que rien n’arrive par hasard, tout a une raison d’exister, de se passer…
-Il me semble qu’on en a déjà parlé !
-Oui, mais j’ai beaucoup réfléchi à tout ce qui t’est arrivé et j’en conclus que c’est la façon que la vie a, de nous faire voir les choses plus clairement…
-Que veux-tu dire ? Demanda-t-elle, en le regardant.
-Si tu n’avais pas découvert que cet imbécile se payait ta tête, tu aurais continué à croire qu’il t’aimait, et tu aurais été plus malheureuse, encore, qui le sait ? Et si cet accident n’était pas survenu, moi-même, je n’aurais pas compris combien je tiens à toi !  Quand à cette sale fripouille, je vais le retrouver, il va avoir affaire à moi ! J’ai envie de lui casser la gueule !
-Combien tu tiens à moi ? Que je sache, nous avons toujours été très amis, nous deux ! Dès notre enfance…
-Exactement ! Mais, depuis ton accident, j’ai compris que j’avais été sur le point de te perdre, car tu aurais pu en mourir… Et j’ai compris que ce que je ressens pour toi est plus fort que l’amitié…
Elle le regarda, muette par la soudaine révélation du jeune garçon, puis les larmes aux yeux, lui sourit, en le regardant en face.
Il lui caresse le visage et lui dit :
-Je ne te demande pas de m’aimer tout de suite comme j’ai découvert que je t’aime, mais je sais attendre, si tu veux qu’on essaye de s’aimer, nous deux !
-Je veux bien essayer, car tu ne m’as jamais été indifférent, et en plus, on se connait assez bien ! Je ne veux pas jouer avec tes sentiments, tu le sais bien, mais je crois que ce que je ressens pour toi est suffisant pour commencer…
-En effet, et je me contente de ce que tu veuilles m’accorder, pour le moment ! Rien de tel qu’un amour nouveau et sincère, pour oublier un chagrin amer !
-Tu as raison, Christian ! … Elle lui tient le bras, le fait se courber et lui applique un gros baiser sur la joue. Il lui en donne un autre, aussi, tendrement. Après, ils se mettent en marche. L’avenir est devant eux, brillant et lumineux comme ce matin d´été.
FIN


MINI NOUVELLE ROMANTIQUE - "COUP DE TÊTE DÉCISIF"

« Le cœur parle. Et il a toujours le dernier mot. »- F. de Pamplona

COUP DE TÊTE DÉCISIF

Il relit de nouveau la lettre…  Lui et sa femme, ils se sont fâchés, deux jours auparavant, et, sans plus y penser, sur un coup de tête, il a cherché une autre femme. Il laisse la lettre sur un guéridon, dans une enveloppe avec son nom… Il prend ses bagages et sort de cet appartement dont il ne veut plus rien savoir, puisqu’il y était malheureux. Il va rejoindre cette femme avec laquelle il vient de passer deux nuits entières, puisqu’ il l’a désirée, et qu’elle l’a traité comme un vrai amant. Il s’est perdu dans son regard bleu comme la mer, accepté ses caresses, prodiguées gentiment… elle n’a pas accepté son argent, quand il a voulu payer :
-Mais, alors, Gislain, qu’est-ce que c’est que çà ? On ne paye pas une amie ! Toi et moi, çà fait longtemps qu’on se connait, tu le sais très bien ! Pour moi, tu n’es pas un client ; pour toi, je ne suis pas une fille à payer ! Si tu es venu me retrouver, c’est que tu me préfères à d’autres, n’est-ce pas ?  Et tu peux être sûr que je n’ai envers toi aucune arrière-pensée !
-Oui, Babette ! Je le sais, et je te remercie du fond du cœur ! Si je te proposais de l’argent, tout à l’heure, c’est que j’ai conscience que tu aurais pu utiliser ce temps, que tu m’as accordé, avec un autre client, car  je sais bien qu’il te faut gagner ta vie… Je ne pensais ni ne voulais t’offenser !
-Ok ! Moi, j’aime beaucoup être avec toi, même si ce n’est pas tous les jours ! Une amitié sincère comme la nôtre ne se trouve pas à tout coin de rue… Tu sens très bien que je ne te rends pas un service, quand je te touche et c’est du pur sentiment que nous offrons l’un à l’autre ! Au fait, ta femme, que vas-tu lui dire ? Elle a sûrement compris que tu as préféré chercher quelqu’un d’autre qu’elle pour passer la nuit…
-Babette, écoute-moi bien, mon chou : - ma femme ne veut plus de moi, ni au lit, ni pour rien d’autre ! Elle me méprise depuis bien longtemps, donc, je me permets de croire qu’elle a un autre homme dans sa vie ! Je ne lui ai rien fait qui mérite telle chose, et, à toi, je peux ouvrir mon cœur, et te dire franchement que c’est depuis qu’elle a commencé à me mépriser, que je cherche d’autres femmes… je viens de la quitter pour toujours… je suis passé chercher mes affaires personnelles, je vais maintenant joindre mon avocat, et mettre le divorce en marche. Elle n’a pas le droit de me traiter comme elle veut, et si elle me supporte contre son gré, finissons-en ! J’en ai marre !
Babette s’approche de lui, lui prend le visage dans ses mains, le regarde avec douceur, lui applique un baiser sur le visage où la barbe repousse drue… Avec l’aisance de qui se sait la bienvenue, elle s’assied sur les genoux masculins, caresse ses cheveux… Il est aux anges… Soudain, une idée le traverse… il l’expose immédiatement, avec franchise, car il veut avoir le cœur net, savoir ce qu’il va faire ensuite :
-Babette, si je te proposais de tout lâcher, d’être ma femme ou ma compagne, tu accepterais ? Dis ?
Surprise, elle hésite :
-Ma foi… je ne m’attendais pas à cette proposition de ta part… il faudra que j’y pense ! Mais c’est un très beau geste de ta part, mon chéri ! Merci ! Tu comprends certainement qu’une telle décision doit être bien pensée, bien mûrie !  Mais tu peux venir chez moi tout le temps que j’aie disponible jusque là ! Tu es le bienvenu !

-Merci de ta franchise, mon trésor ! Il me va falloir faire attention, jusqu’à ce que le divorce soit prononcé par un juge, et après, je peux refaire ma vie sans entraves ! Je suis heureux de t’avoir comme amie ! Je te rejoindrai discrètement pendant le temps que dure ce procès de divorce… après cela, si tu veux de moi comme amant, ou bien comme quoi que ce soit, et c’est toi qui choisiras, je serai à toi pour de bon !

-Eh bien ! Çà se fête, une chose comme çà !
Elle se lève, va droit vers un meuble du salon qui lui tient lieu de bar, en sort deux verres, où elle verse du scotch avec des glaçons, revient vers lui, lui en tend un, porte l’autre vers lui, pour trinquer à ce nouveau bonheur.
Il accepte, et ils boivent les yeux dans les yeux, en échangeant des sourires, puis des baisers… Pris d’une subite urgence, ils s’arrachent les vêtements, et enlacés, tombent sur le canapé pour s’aimer de nouveau…

Six mois ce sont passés… le procès de divorce s’est terminé, il est libre, et il a eu le cœur net, au sujet de celle qui avait été sa femme, jusque là : elle avait effectivement un amant depuis longtemps, et ne voulait de Gislain que son argent.
Libéré, il a rejoint Babette, qui l’a reçu les bras ouverts, et, acceptant sa proposition, a lâché la prostitution, pour devenir sa compagne. Ils sont encore dans la trentaine les deux, ils ont la vie devant eux, pour la vivre à deux, et même pour avoir des enfants, puisqu’aucun d’eux n’en avait encore aucun.
Dans les bras dévoués de cette jeune femme blonde, belle et désirable, qui ne vit maintenant que pour lui, il retrouve le goût de vivre… Il se dit à présent qu’il a eu de la chance !
FIN




MINI NOUVELLE ROMANTIQUE "COMME L’EAU QUI COURT"

« Le bonheur ne se conquiert pas, ne s’achète pas, ne s’échange pas : on le mérite. » - Henri Godin

COMME L’EAU QUI COURT
Par un après-midi d’Automne, un homme était assis sur le muret d’un petit pont, surplombant une rivière, près d’une route, dans une ville de province. C’était un homme dans la quarantaine, au visage un peu marqué, aux cheveux noirs déjà un peu blanchis sur les tempes, les yeux noirs, la peau blanche, un peu rougie, et qui avait dû être un beau garçon dans sa jeunesse. Il regardait l’eau qui courait, absorbé dans ses pensées… Il était là depuis des heures, et des passants avaient voulu l’aborder, craignant qu’il voulut se jeter du pont… mais le pont n’était pas très haut, et la rivière n’était pas profonde, donc, ils s’étaient avisés de ne rien lui dire, car, après tout, çà ne les concernait pas, qu’il fut là, assis, même si c’était insolite, et personne ne s’était donc approché.  Les gens regardaient, curieusement, d’abord, puis, haussant les épaules, poursuivaient leur chemin.
Cependant, cet homme, qui regardait la rivière, faisait là un examen de conscience. Il se laissait envahir aussi par des souvenirs. Il avait été riche, il était dans la misère, à présent. Pourquoi ?
Il était né dans une famille bourgeoise, de traditions industrielles. Aimant la belle vie, il ne s’était privé d’aucun caprice, tirant, en quelque sorte, son argent et son bonheur par la fenêtre… Il s’était marié, mais, en bon vivant, aimant fréquenter les femmes, il avait eu plusieurs maitresses, et sa femme lui avait récemment demandé le divorce, excédée par son manque de respect envers elle et leurs  enfants… tout l’argent qui lui était resté, après cela, ses derniers biens, tout cela avait  roulé sur le tapis vert, car il était joueur de poker, et rien de plus ne lui restait…
Il se disait, précisément, à ce moment là, qu’il n’était bon à rien de plus qu’à faire des bêtises, qu’il méritait bien son triste sort… Certainement, ni ses enfants voulaient rien savoir  de lui… il ne l’avait pas volée, sa débine… en plus, il était parti de sa ville, fuyant, comme il pouvait, les sbires auxquels il devait des sommes astronomiques, perdues au jeu… il était arrivé quelques heures avant dans cette petite ville, et s’était assis là, sans savoir que faire. Il n’avait pas un sou en poche, et s‘il ne faisait rien, il allait bientôt succomber à la faim. Mais, ne connaissant là personne, il n’osait aborder qui que ce fût… comment les gens réagiraient-ils, s’il osait demander à manger, à boire, ou même un peu d’argent ? Tout le monde parlait de la crise quotidiennement, les gens se plaignaient des problèmes d’argent partout… Et lui, ayant eu les moyens, s’était conduit comme un imbécile ! – Se reprochait-il. Mais il était trop tard pour revenir en arrière ; il avait lui même gâté son sort, donc, à lui de se trouver une solution ! Il se retourna vers la route, enjamba le pont, s’en allât en quête d’un travail, d’une occupation qui puisse lui permettre de gagner sa croûte… son orgueil, et le reste de dignité qu’il avait, l’empêchaient encore de mendier… ceci serait pour lui l’ultime recours…
Passant près d’un restaurant, il vit un papier collé à la vitrine.
On y avait besoin de quelqu’un pour aider dans la cuisine. Il entra, se dirigeât au balcon, demandât à parler avec le patron, ou bien la patronne. L’employé du balcon appela la propriétaire, qui survint en quelques minutes, tout en séchant ses mains à son tablier. Il s’agissait d’une belle femme, aux cheveux blonds cendrés, pas très longs, pris sur la nuque, aux yeux verts, à la peau blanche avec quelques petites taches de rousseur sur le visage, qui lui donnaient un certain attrait de jeunesse.
- Bonsoir, madame !  Je m’excuse de vous déranger ainsi, mais je cherche du travail, et comme je passais devant votre établissement, j’ai vu votre annonce…
-Bonsoir, monsieur ! J’ai en effet besoin d’une ou d’un aide-cuisinier… avez-vous quelque expérience en cette matière ?
-Ma foi, non, j’ai été patron, mais je n’ai jamais travaillé en cuisine… mes parents avaient une entreprise, et j’y ai travaillé dans ma jeunesse… maintenant, je suis sans travail, et je suis aussi nouveau dans le coin…
-En effet ! Je ne vous avais jamais vu par ici ! La vie nous prépare bien des surprises, monsieur ! Nous pouvons essayer de travailler ensemble, si toutefois vous voulez… tout à l’heure, on m’avait dit qu’il y avait un inconnu assis sur le pont… était-ce vous ?
-Oui, c’était moi. Je m’étais assis là pour me reposer un bout, et pour réfléchir… je ne savais que faire, ni où aller… il fallait bien que je m’arrête… et j’y suis resté des heures !
-On me l’a raconté tout à l’heure ! Asseyez-vous donc, je vous apporte quelque chose de chaud à mangez, car j’imagine que vous devez avoir faim !
-Oh, merci beaucoup, madame ! Je vous suis très reconnaissant de m’aider ! J’accepte de travailler, mais je n’ai pas où me loger, est-ce que vous pourriez m’indiquer où le faire ?… Si vous me gardez ici, comme employé, et si vous pouvez me payer de quoi me loger, je pourrai ainsi avoir un petit coin pour dormir aussi !
-On va arranger çà ! Soyez donc le bienvenu… quel est votre nom ?
-Oh, mon Dieu ! Je ne me suis même pas présenté ! Veuillez m’excuser, madame ! Je m’appelle Gérard Ascalon…
-Gérard Ascalon ? Mais, monsieur, seriez-vous le fils du grand industriel Patrick Ascalon, des Industries Ascalon-Terry ?
-Eh, oui, c’est mon père ! Vous le connaissez donc ?
- J’en ai juste entendu parler, car il est fameux, votre père, et vos industries aussi ! Quelle coïncidence ! Moi, je suis Fabienne Lescamps. Propriétaire de ce bistrot, que j’ai monté moi-même, il y a quelques années.
Fabienne Lescamps était, elle aussi, une personne dans la quarantaine, encore belle, à son âge, se dit Gérard… et très sympathique… Il se promit de s’efforcer, pour lui plaire, avec son travail… il se disait qu’il avait eu de la chance, une dernière chance, et qu’il lui fallait ne pas la perdre… Il redevenait un homme digne, se rachetant de ses erreurs passées, en recommençant sa vie, et repartant à zéro… Et Fabienne lui plaisait énormément… qui sait, peut-être pourrait-il être finalement heureux, faisant peau neuve, si ceux auxquels il devait tant d’argent ne le découvraient pas… Car s’ils l’avaient suivi, s’ils étaient sur ses traces, il pourrait dire adieu à sa tranquilité, à son intégrité physique…
Ainsi se passèrent quelques mois, presque heureux, durant lesquels, par la force des bonnes habitudes de travail, des horaires disciplinés, équilibrés entre le travail, la bonne et saine nourriture, le sommeil aux heures normales, il se sentit revivre… Entre temps, il s’était lié d’amitié avec le cuisinier, le barman, et Fabienne, sa patronne, avec laquelle Il avait vidé son cœur, et qui se révélait être une bonne amie, une femme de grande intelligence et sagesse, qui savait donner son opinion, avec de bons conseils, et n’aimait juger personne. Elle le conseilla de mettre de l’argent de coté, au cas où ses sbires le découvraient, pour pouvoir payer ses dettes, honorer son nom et sa parole… si, par chance, on ne le découvrait pas, il pourrait avoir un fond de réserve… ces conseils s’avéraient précieux, donnés par une amie désintéressée. Il était bien loin de sa ville natale, à l’autre bout du pays, dans une toute petite ville insignifiante, où le bonheur pouvait tenir à l’anonymat… Il avait prié Fabienne de ne rien dire à personne sur ses origines. Sur ce point, il savait qu’il pouvait être tranquille, car elle avait promis de ne rien dire à personne. Et il se rendait compte que Fabienne n’était pas du genre à perdre son temps aux papotages et commérages des gens de la ville. Au contraire, elle était d’un naturel réservé. Les autres, au restaurant, la respectaient beaucoup, l’aimaient bien : elle était, en plus d’une bonne patronne, une amie loyale. Gérard apprenait une très bonne leçon de vie, après avoir été un écervelé, car c’était bien maintenant qu’il se sentait devenir un homme vrai. Et Fabienne aussi, s’en rendait compte, qui lui vouait une admiration discrète, et sentait pour lui, en plus de l’amitié sincère, une certaine attraction physique... La vie pouvait encore être belle pour eux.

FIN