domingo, 11 de novembro de 2012

L’ABRI DES AMOUREUX

(3ème Nouvelle romantique)
Il pleuvait averse en ce soir d’automne.Abritée pour quelques moments sous  l’abri de l’arrêt de l’autobus, Mariana attendait que la pluie passe, pour reprendre sa marche et retourner à la maison, car cette averse l’avait surprise en revenant du travail. Elle se sentait seule, et remuait en elle des pensées nostalgiques, en ce moment-là.Elle aurait aimé pouvoir rentrer à la maison sachant que l’attendrait la chaleur d’un être aimé, mais la famille était loin, elle vivait seule, jeune émigrante, dans cette ville française, n’ayant ni des amis proches, ni un petit ami, ni un fiancé… et c’était, tous les jours, le pire moment de la journée, celui oú elle revenait seule dans son deux-pièces loué où elle se réfugiait après son travail, et quand elle était de congé. Une vie dure, mais où elle savait qu’elle lutait pour avoir ce qui lui serait impossible dans son pays: gagner son pain, se construir un avenir…
Il y avait quelques  minutes déjà que l’averse durait, et qu’elle attendait, fatiguée, quand quelqu’un survint pour s’abriter aussi là.
C’était un jeune homme, surpris lui aussi par la pluie drue qui tombait, et, n’ayant pas de parapluie, avait couru vers l’abri en le voyant.
-Sapristi! Quel déluge! Bon soir!- s’exclama-t-il, en lui souriant.
-Bonsoir! C’est vrai, je ne m’y attendais pas moi non plus! Et il parait que ça va durer…Il y a déja vingt minutes que je suis lá, et ça ne s’arrête pas… à croire que je dois rester ici toute la nuit!
-Mais vous avez un parapluie, tout de même…
-Oui, mais si j’avais continué mon chemin quand la pluie s’est faite drue, je rentrerais à la maison complètement trempée, car le vent  empire la pluie, et je suis encore distante de chez moi!
- Moi aussi! En plus, j’étais sorti sans parapluie, je reviens à l’instant de mon travail…. Mais, excusez-moi, mademoiselle, je ne me suis pas présenté…
-Moi non plus, répondi-t-elle avec un sourire, en le regardant.
-Eh bien, je m’appelle Jacques Durand, je suis français , né ici,  ma mère est portugaise et mon père français.
-Moi, je suis portugaise aussi, j’ai vécu ici quelques années, durant mon enfance, puis je suis repartie dans mon pays avec mes parents, et il y a deux ans, j’ai dû revenir car la situation y est difficile, en ce moment, tellement, que je ne trouvais aucunement de travail après mes études !Ah ! Et je m’appelle Mariana Ferreira, Marianne en français…
-Vous êtes portugaise aussi ?-Dit-il en souriant de nouveau tourné vers elle.Et bien, c’est un plaisir de trouver quelqu’un comme vous !
-Quelqu’un comme moi ?
-Oui. Portugaise, comme ma mère… je suis sur qu’elle aimerait bien faire votre connaissance, elle est très sociable, et retrouver une compatriote, ce n’est pas tous les jours… En plus, vous m’êtes sympatique, savez-vous ?
-Vous aussi , Jacques! Merci !
La  sonnerie de son mobile sonna à cet instant, et il le sortit de la poche de son pantalon, sous son duffle-coat, et se mit á écouter quelqu’un qui lui parlait …
-Excusez-moi, un moment, Marianne !- dit-il en lui faisant un geste d’attente de la main.
-Maman, ne t’en fais pas pour moi, je  suis à l’abri ! Je rentre aussitôt que possible ! Je suis sous l’arrêt de l’autobus, à deux cents mètres, ne t’en fais pas !
Il termina la connexion, et se tourna de nouveau vers Mariana :
-Marianne, voulez-vous venir connaitre ma mère ?,J’aimerais vous la présenter en lui faisant une gentille surprise… Ce serait un plaisir pour moi, et elle serait heureuse aussi… comme vous venez d’ entendre, ce n’est pas loin…si vous n’ y voyez pas d’inconvénient, bien sûr ! … Quelqu’un vous attend ?
-Non ! J’accepte ! –dit-elle en lui souriant – Et puis, la pluie s’est calmée, on peut y aller, on tiendra bien les deux sous mon parapluie… mais, après ce sera un peu loin, tout de même, pour moi…
 -Oh, si vous voulez, je vous racompagnerai après,chez vous, dans la voiture de maman, elle me la prêtera bien pour cela !
Elle rouvrit son parapluie, le lui tendit, car il était un peu plus haut qu’elle et ils se mirent en marche, en poursuivant leur dialogue.
Quelques minutes après, ils rentrèrent dans un grand immeuble, et prirent l’ascenseur jusqu’au troisième étage. Il ouvrit aussitôt la deuxième porte qui s’y trouvait, Et appella :
-Maman ! J’ai une surprise pour toi !
Une femme dans la quarantaine, au visage très beau,  sortit de la cuisine, l’air interrogatif,
en regardant, surprise, la jeune fille que son fils lui apportait.
-Bonsoir Madame !
-Bonsoir, Mademoiselle !
-Maman, je te présente Mariana, on vient juste de se connaitre, sous l’abri de l’autobus, et j’ai pensé à te la présenter, car elle est portugaise comme toi ! J’ai pensé que ça te ferait plaisir, puisque nous deux, on a  sympatisé aussitôt .
-Eh, bien, Mariana, soyez la bienvenue !
La conversation se poursuivit avec des renseignements d’une part et d’autre, et Mariana se vit invitée à  dîner, ce qu’elle accepta volontiers. Elle apprit que le père de Jacques vivait à part d’eux, car les parents de Jacques ne s’étaient pas mariés, sa mère étant célibataire et ne voulant point dépendre d’un homme, avait refusé de se marier avec, préférant mener sa vie comme toujours, indépendante. Jacques visitait son père souvent. Ils étaient très proches. Ses parents étaient amis, quand même.
Mariana raconta à ses nouveaux amis comment elle avait passé son enfance là, en France, dans une autre région, et, comment, étant rentrée au Portugal quelques annés avant, elle s’était vue obligée de revenir.
Cristina, ainsi s’appellait la mère de Jacques, raconta comment étant venue chercher une meilleure vie en France, y était, elle aussi, restée…
Mariana apprit alors que, par une intéressante coïncidence, Cristina avait rencontré Luc Durand par un soir de pluie, aussi, et s’étant abritée aussi sous un arrêt d’autobus… il y avait de cela vingt- cinq ans.Luc et Cristina s’étaient ainsi connus et épris l’un de l’autre… Et maintenant, l’histoire se répétait avec son fils…
-Mais, Madame, c’est fou ce qui nous arrive !… est-ce la destinée de père et fils, des rencontres comme çá ? On le dirait bien !
-On ne sait pas ce que nous réserve l’avenir, mais j’éspère qu’au moins nous serons amis, reprit Jacques. Puis-je vous tutoyer, Mariana ?
.Oh, mais bien sûr ! Quel âge as-tu, Jacques ?
-J’ai vingt-trois ans, et toi ?
- J’en ai vingt-deux.
-Alors,  c’est bien ! 
La soirée se prolongea encore un peu, très  agréablement pour tous.  Jacques racompagna  Mariana chez elle comme promis.
Les jours suivants, il alla même l’attendre à la sortie de son travail. Une amitié intéressante était née entre eux…
Mais un soir, après la sortie, Jacques, dans la voiture, regarda Mariana en face, et lui caressa doucement le visage, en avouant :
-Je t’aime, Marianne !
-Moi aussi, je t’aime-répondit-elle !
Un baiser confirma ce mutuel aveu…

FIN
Nely

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