« Quand un orage assombrit le ciel, il faut que
tombe la pluie, avant de retrouver au soleil, l’envie d’aimer la vie. » -
Enrico Macias
INSTANT DE DÉSESPOIR
Les larmes aveuglent Valérie,
tandis qu’elle marche dans la rue, en s’éloignant de Maurice… Il vient de lui
dire qu’il ne veut pas continuer leur relation… il y a une autre fille dans sa
vie, et Valérie n’a pas compté pour lui, comme elle le croyait… Une amie
l’avait mise en garde, elle a voulu revoir Maurice et éclairer la
situation… La veille, tandis qu’elle se
préparait à une rencontre avec lui, elle l’a vu avec cette autre, sans être
remarquée de lui… Elle avait sa preuve…
il s’était moqué de ses sentiments… Elle n’avait pas eu de repos avant de lui
parler, et maintenant, n’en pouvant plus, le cœur brisé, elle suit son chemin,
sans même se rendre compte d’où elle va… Un klaxon se fait entendre, en même
temps qu’un violent crissement de roues, des cris retentissent dans la rue…
Elle n’a senti qu’un violent frappement contre ses jambes, puis elle est
tombée, en perdant connaissance…
Elle se réveille dans une pièce
anonyme, une lueur blanche aveuglante devant ses yeux…
-Où suis-je ? - Se
demande-t-elle. Elles s’aperçoit qu’elle est couchée dans un lit… une
infirmière et un docteur sont là, qui essayent de lui parler…
-Voilà, c’est bien, vous vous
réveillez ! – dit l’infirmière, en la regardant.
-Où suis-je ?- répète-elle
avec une voix faible –Que s’est-il passé ?
-Vous ne vous souvenez de rien,
mademoiselle ? – demande le docteur.
-Non…
-Eh bien, vous êtes à
l’hôpital, à la suite d’un accident… - dit le docteur, avec sympathie… Vous
êtes bien Valérie Girard, n’est-ce pas ?
-Oui, dit-elle, c’est moi... et
ma famille, est-ce qu’ils savent que je suis là ?- demande-t-elle.
-Oui, mademoiselle ! On
les a avertis, et ils vont certainement venir vous voir, puisque vous pouvez
enfin recevoir quelques visites… à condition de ne pas vous fatiguer, car vous
avez besoin de beaucoup de repos… Vous avez été opérée, donc, vous ne pouvez
pas encore bouger, pour le moment…
-Mais, Docteur, pourquoi ai-je
été opérée ? Vous pouvez me le dire ?
-Il parait que vous avez
traversé une rue sans regarder avant, et vous avez été renversée par une
voiture. Il a fallu vous opérer d’urgence pour essayer de vous empêcher de
rester paralysée des jambes…
-Est-ce que je pourrai marcher
de nouveau ?-demande-t-elle, les larmes aux yeux…
-On ne sait pas encore, c’est
un peu tôt, mais dans les prochains jours, nous essayerons d’en avoir la
certitude. Mais je peux vous dire, en tout cas, que l’opération s’est très bien
passée, donc nous croyons que oui, mais pas immédiatement, bien sûr ! Il
faudra faire des exercices de réhabilitation, les prochains jours, et on verra
bien ce que vous parvenez à faire avec vos jambes…
-Mon Dieu ! - Je me
souviens maintenant de ce qui s’est passé ! Oh ! Mon Dieu, dit-elle,
en éclatant en sanglots. - Tout çà, c’est de la faute à ce monstre !
-Quel monstre, Valérie ? -demanda
le docteur- de qui parlez- vous ? Du conducteur qui vous a
renversée ? Il a pourtant cherché du secours immédiatement, car il a
essayé de freiner, de vous avertir aussi avec son klaxon, mais vous n’avez pas
entendu, nous a-t-il dit, quand nous avons parlé avec le monsieur ; il
était vraiment bouleversé, il a même dit que c’est la première fois qu’une
telle chose lui arrivait…
-Oh ! Non ! Pauvre
homme ! Je ne voulais tracasser personne ! Non, Docteur, je parlais du garçon qui m’a
causé un chagrin tel, que les larmes m’ont assourdie et aveuglée, je me
souviens maintenant ! J´étais amoureuse d’un garçon qui me trompait, sans
que je le sache, et c’est quand il m’a congédiée en se moquant de moi, que je
me suis fait renverser !
-Eh bien ! On peut dire
qu’il ne s’est pas contenté de vous briser le cœur, mais il vous a aussi causé
du mal physique ! C’est fou ce que les playboys font des dégâts, autour de
nous ! Ce n’est pas la première fois qu’on a affaire à un cas comme le
vôtre, mademoiselle – dit l’infirmière.
-Nous allons maintenant vous
arranger un peu à boire, puis quelques aliments, et vous pourrez enfin recevoir
des visites… Je vous reverrai plus tard, Valérie ! Courage ! Nous
sommes là pour vous aider !- Dit le docteur.
L’infirmière resta près d’elle,
tandis que le docteur s’éloignait, et arrangea son lit, puis elle appela une
auxiliaire que lui apporta de l’eau, et des aliments, que Valérie fit un effort
pour manger, puisqu’elle avait encore une sorte de vertige et une certaine
nausée dont elle se plaignit…
-C’est normal, dit
l’infirmière, ce sont là des effets secondaires de l’anesthésie, vous allez
voir, çà va disparaitre…
Quand elle acheva de manger, l’infirmière
sortit, et un instant après, elle reparut avec ses parents, qui se hâtèrent
d’entrer dans la chambre, et venir vers elle.
Après quelques mots échangés
avec ses parents, pour les mettre au courant de la situation, l’infirmière
sortit. Ils furent seuls.
Ils voulurent savoir si elle se
souvenait de ce qui était arrivé, et elle le leur raconta, car elle avait
l’habitude de dialoguer beaucoup avec ses parents. Ceux-ci se montrèrent
indignés de la conduite de ce garçon qui avait été la cause du malheur de leur
fille chérie. Toutefois, ils la conseillèrent de ne plus rien vouloir savoir de
ce playboy, mais puisqu’ils le connaissaient bien, son père tacherait de le
rejoindre et de lui parler, pour qu’il sache le mal qu’il avait fait… Peut-être,
ainsi, son père pourrait contribuer à éviter que d’autres jeunes filles aient
des problèmes pareils ou pires.
Deux mois après, Valérie sort
de l’hôpital, où, chaque jour, elle a essayé de réhabiliter ses jambes…
Celles-ci sont encore un peu faibles… Christian, un de ses camarades de classe,
a tenu à venir la voir aussi, dès qu’il a su ce qui était arrivé, et l’a
visitée tous les jours… Il est là, pour l’accompagner chez elle. Il en a
demandé l’autorisation aux parents de Valérie, qui lui font confiance, puisque
c’est un ami d’enfance, qui fréquente leur maison depuis longtemps et ils
savent qu’avec lui, Valérie est entre de bonnes mains... En plus, elle a besoin
de lui pour guérir son cœur…
-Alors, ma belle, on y
va ?- Dit-il, en poussant doucement sa chaise roulante vers la sortie,
avec un sourire.
-Allons-y ! -Répond
Valérie, J’ai hâte de sortir d’ici ! Mais j’aimerais que, dans la rue, on
va plus doucement, le temps de reprendre un peu l’air, j’en ai marre d’être
entre quatre murs, tu sais ?
-Bien sûr ! Je le sais, et
je te comprends… Et je voudrais aussi en profiter pour te dire que rien
n’arrive par hasard, tout a une raison d’exister, de se passer…
-Il me semble qu’on en a déjà
parlé !
-Oui, mais j’ai beaucoup
réfléchi à tout ce qui t’est arrivé et j’en conclus que c’est la façon que la
vie a, de nous faire voir les choses plus clairement…
-Que veux-tu dire ?
Demanda-t-elle, en le regardant.
-Si tu n’avais pas découvert
que cet imbécile se payait ta tête, tu aurais continué à croire qu’il t’aimait,
et tu aurais été plus malheureuse, encore, qui le sait ? Et si cet
accident n’était pas survenu, moi-même, je n’aurais pas compris combien je
tiens à toi ! Quand à cette sale
fripouille, je vais le retrouver, il va avoir affaire à moi ! J’ai envie
de lui casser la gueule !
-Combien tu tiens à moi ?
Que je sache, nous avons toujours été très amis, nous deux ! Dès notre
enfance…
-Exactement ! Mais, depuis
ton accident, j’ai compris que j’avais été sur le point de te perdre, car tu
aurais pu en mourir… Et j’ai compris que ce que je ressens pour toi est plus
fort que l’amitié…
Elle le regarda, muette par la
soudaine révélation du jeune garçon, puis les larmes aux yeux, lui sourit, en
le regardant en face.
Il lui caresse le visage et lui
dit :
-Je ne te demande pas de
m’aimer tout de suite comme j’ai découvert que je t’aime, mais je sais
attendre, si tu veux qu’on essaye de s’aimer, nous deux !
-Je veux bien essayer, car tu
ne m’as jamais été indifférent, et en plus, on se connait assez bien ! Je
ne veux pas jouer avec tes sentiments, tu le sais bien, mais je crois que ce
que je ressens pour toi est suffisant pour commencer…
-En effet, et je me contente de
ce que tu veuilles m’accorder, pour le moment ! Rien de tel qu’un amour
nouveau et sincère, pour oublier un chagrin amer !
-Tu as raison, Christian !
… Elle lui tient le bras, le fait se courber et lui applique un gros baiser sur
la joue. Il lui en donne un autre, aussi, tendrement. Après, ils se mettent en
marche. L’avenir est devant eux, brillant et lumineux comme ce matin d´été.
FIN
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