domingo, 25 de agosto de 2013
MINI NOUVELLE ROMANTIQUE -"DEUXIÈME CHANCE"
*« Une
histoire d’amour, c’est la chanson de l’Océan, les nuits d’été : un
souvenir qui doit durer l’éternité. » - Mireille Mathieu
DEUXIÈME CHANCE
Le soleil, sur la mer,
dessinait mille feux mêlés à l’onde…
Vivianne regardait ce
spectacle, couchée à plat ventre sur le sable, indifférente à la caresse chaude
que ce même soleil prodigalisait sur son dos, tandis que l’absorbaient de
tristes pensées.
Elle était venue, il y avait
deux ans, se rétablir en cette ville de la Méditerranée. Pour se fortifier,
changer d’air et de vie… Oublier ? Elle ne le croyait pas possible :
elle avait trop bonne mémoire, même si son cœur, son âme, ne saignaient plus
tellement… Elle pourrait dire qu’elle se sentait plutôt anesthésiée… Le temps
et les circonstances lui révèleraient peut-être un jour une autre réalité…
Devant elle, ce n’était pas
tellement la mer brillante qu’elle voyait, mais, surtout, des scènes passées,
dont elle avait été la triste héroïne…
Elle analysait le passé et en
concluait que ce qu’elle avait cru être de l’amour n’avait été qu’une illusion…
Laurent l’avait trompée, s’était servi d’elle, et l’avait rejetée, après… il
avait recommencé tout de suite avec une autre fille, à s’en servir comme d’un
jouet… Ceci lui avait été raconté par une de ses connaissances. La preuve était
là que ce garçon n’était qu’une sale fripouille, un être nocif, dont elle avait
bien fait de s’éloigner… Ce malotru avait eu le toupet de raconter aux gens des
mensonges à son égard. Et, un jour où, sortant du train pour se rendre dans une
autre petite ville, aux alentours de sa ville natale, afin d’y résoudre une
affaire personnelle, elle avait entendu quelqu’un l’appeler par son nom…
C’était lui, à une fenêtre du train. Elle l’avait dévisagé sérieusement, sans
enlever ses lunettes de soleil, et sans rien dire, puis s’était retournée sans
un mot. Toutefois, elle s’était sentie outrée par tant de culot ! Que lui
voulait-il encore ?
Elle s’était, heureusement,
déjà libérée de sa présence malsaine, quelques mois avant. Il lui avait, en
outre, causé beaucoup d’ennuis, puisqu’ elle avait su que la police le
cherchait par trafic de drogues, et qu’elle avait failli être sa complice
involontairement… Il lui avait même volé de l’argent et des objets personnels…
Tout cela appartenait
maintenant à un passé fini, classé, qui devrait se ranger dans l’oubli, mais
dont elle devrait tirer de bonnes leçons. Il lui faudrait, dorénavant, faire
plus d'attention aux gens qui s’approchaient d’elle. Ne pas accorder sa confiance
à n’importe qui. Presque personne ne savait où elle se trouvait, afin qu’elle
puisse, en paix, repartir à zéro.
Regardant sa montre, elle vit
qu’il était temps de s’en aller, car elle avait un rendez-vous…
Vite, elle se releva, remit, en
hâte, de l’ordre dans ses vêtements, en secoua le sable accroché. Comme elle
était en jeans avec une blouse légère, ce fut plus facile et elle remit dans
son sac le magazine qu’elle avait essayé de lire, mais n’avait pas pu, à cause
des mauvais souvenirs… Tant pis, elle le lirait quand elle pourrait ! Rien
ne pressait… Elle se mit en marche… Elle avait eu cette journée libre, le
bureau où elle travaillait étant fermé pour cause de jour férié…
Vivianne avait fait, récemment,
connaissance avec Yves, un jeune photographe freelancer, et ils s’étaient
beaucoup plu tous deux… étant encore sur ces gardes, elle avait pourtant senti
comme un « déjà vu » entre eux ! On aurait dit, en effet, en
parlant, qu’ils se connaissaient déjà, auparavant, de quelque part, comme dès
toujours… comme s’ils auraient été amis d’enfance, par exemple… c’était
étrange, mais agréable, car ils se sentaient très bien ensemble ! Ceci ne
lui était jamais arrivé avec personne d’autre avant…
Ils avaient marqué ce
rendez-vous sur l’un des bars de la plage, pour prendre un verre, puisqu’ ils
étaient devenus très vite de bons amis. Yves était un garçon sympathique, très
doux, sain… Très beau aussi, et même élégant, et moderne... l’appareil-photo toujours en bandoulière…
toujours prêt à capter la beauté et les choses intéressantes, là où il
allait…On verrait bien si cette récente rencontre deviendrait seulement une
amitié sérieuse, ou autre chose…
-Salut, Vivy !
-Salut, Yves !
Il était là, dejà, à quelques
mètres d’elle, venant à sa rencontre.
-Excuse-moi, Vivy ! - (Il
avait commencé à l’appeler ainsi, avec une certaine tendresse, depuis peu). -Si
je n’ai pas attendu plus, sur la chaussée de la promenade… C’est que j’ai
eu envie - comme toi, à ce que je constate - de me balader un peu par ici. -
Dit-il, en arrivant tout près.
Il ouvrit grand les bras, l’étreignit
tendrement. Ils s’embrassèrent sur les joues, comme deux amis de longue date.
-Veux-tu boire quelque chose,
ou bien manger ? J’ai une de ces faims, et une telle soif ! - Se
plaignit-il. – Tu vois, je viens direct de mon travail, je n’ai mangé qu’à midi
et demi, et il est cinq heures… je meurs de faim… -gémit-il, avec une moue
comique qui la fit sourire.
Il vit qu’elle souriait et fit
de même, tout en la regardant droit dans les yeux.
Elle se mit à réfléchir,
soudain que c’était çà, précisément, qu’elle appréciait dans la personnalité de
qui que ce soit : - Que les gens aient le courage de nous regarder
franchement, sans se dérober, les yeux dans les yeux. Là, il pouvait y avoir de
la vérité ; là, elle savait y lire, quand les gens étaient sincères… Mais
elle se rendait compte, maintenant, que ces pensées la distrayaient. Et que, si
elle voulait avoir toute son attention, et sa disponibilité, il fallait,
justement qu’elle lui en fasse de même...
Qu’elle ne pense à plus rien, ni plus personne qu’à eux deux, en ce
moment présent.
-Moi aussi, j’ai faim, et soif,
en plus ! Même si ça a été jour de congé pour moi ! On peut manger
quelque chose, bien sûr, mais ces bars de la plage sont un peu chers… tu tiens
à manger par ici, ou bien on va ailleurs ?
-Princesse : une autre
fois, nous irons ailleurs, si tu veux… J’ai trop faim pour attendre de chercher
plus loin ! Pour le moment, je préfère ce scénario magnifique, et même
magique, pour profiter de la belle présence de mon amie, la sirène !
- Oh, là, là ! Qu’est-ce
que tu dis ? Une sirène, moi ?
- Oui, arrivée des ondes, belle
comme une apparition d’Aphrodite, la déesse de l’Amour !- fit-il,
théâtralement…
-Yves, s’il te plait,
arrête ! Je n’aime pas qu’on me drague comme ça !- Protesta Vivianne.
-Mille excuses, ma belle !
Mais… je ne dragais pas, mon cœur ! - Dit il avec un grand sérieux, en
la regardant de plus près. -Je plaisantais, seulement… je ne recommencerai
plus, je te le promets ! C’est
pourtant vrai que tu es très belle, très séduisante ! Et que j’adore ta
compagnie !
-Ok ! Merci !- répondit-elle, en souriant,
vaincue.
Il la prit par l’une des mains,
et caressa son visage, de l’autre, tout en lui déviant des yeux une mèche
bouclée de ses longs cheveux blonds, puis il lui appliqua un baiser chaste et
doux sur le front.
-Allez, viens, ma
mignonne ! On y va !- murmura-t-il à son oreille.
Ils se dirigèrent, la main dans
la main, vers l’entrée du bar, et ils s’assirent les deux dans un coin
tranquille, mais d’où ils avaient une vue très bonne sur la mer bleue
scintillante, à quelques mètres. Ils n’avaient que deux ans de différence, lui
étant l’ainé, les deux presque dans la trentaine, et formaient un joli couple.
Ils restèrent là plus d’une
heure, partageant des plats légers et des boissons fraîches, car il faisait
déjà chaud, en ce début du mois de Juin, puis ils en ressortirent.
- Aimerais-tu faire un tour
avec moi, en moto ?- Demanda Yves, la tenant par un bras, gentiment.
-Tu es venu en moto ?-
S’étonna Vivianne.
-Oui ! Dis, est-ce que tu
veux ? Moi, j’avoue que j’ai rudement envie de faire un tour avec toi…
-Oh, oui !
J’adorerais ! Ça fait longtemps que je n’ai pas ce plaisir !- dit
elle en rougissant un peu, ce qu’il remarqua au passage.
-Eh, bien, viens donc ! -
dit-il, resserrant un tout petit peu sa main autour du bras féminin, avec
douceur, mine de rien, mais elle s’en était aperçue et le regarda dans les
yeux, avec une tendresse visible, et beaucoup d’admiration : Il était si
beau, si gentil avec elle, si attirant !
Ses cheveux noirs à demi longs,
lisses et fins, venaient sur son cou et sur son visage halé, sa barbe noire,
légère, pointait un rien de sa peau, et ses yeux bruns ne riaient pas, en ce
moment… ils avaient en eux une expression de tendresse, aussi, d’expectative.
Il avait envie de l’emporter avec lui sur sa moto, et même d’être d’avantage de
temps avec elle… Mais il ne savait pas si elle se rendait bien compte de ce qui
lui arrivait… Toutefois, il avait aussi remarqué qu’elle ne s’était esquivée à
aucun de ses gestes de tendresse. Il l’avait touchée, caressée, serrée contre
lui, il lui avait parlé avec une infinie douceur, et elle avait tout accepté.
II avait senti en elle une certaine carence affective. Lui-même, il se sentait
étrangement attiré par cette belle jeune fille. Il commençait à sentir autre
chose plus forte qu’une simple amitié, et il avait une envie folle de la
prendre, tout le temps, dans ses bras, de l’embrasser, de l’aimer, même… Il
savait que leurs yeux parlaient en silence de ce que sentaient leurs cœurs…
mais il la respectait et ne voulait rien faire qu’elle ne fut d’accord.
Il sortit, cependant, son portable de sa
poche, et avec un clin d’œil malin, le prépara pour une photo, prit,
soudainement, la jeune fille par la taille, la rapprochant de lui, et, les
visages presque collés, regardant tous deux vers le portable dans sa main
droite, ayant la mer comme cadre derrière eux, sourirent, pour fixer ce moment
heureux.
-Pourquoi me fais-tu ces choses
là, Yves ? demanda-elle, prise au dépourvu, mais avec un sourire.
- Pourquoi ? Eh bien,
devine, si tu peux : c’est peut-être parce que tu es méchante, laide, que
je ne suis pas bien avec toi, ou bien, parce que tu ne me plais pas, que j’ai
envie de t’oublier… tu as le choix !-Dit-il, feignant un grand sérieux,
puis faisant une tête de clown, et provocant son rire, ce qu’il prétendait,
justement, pour les détendre tous deux un peu.
-Cette photo, je la mettrai sur
mon mural du Face, si tu veux…- reprit-il.
- Je ne sais pas si c’est très
prudent… -elle hésita.
-Ok, alors, je la garde pour
nous deux, seulement… je te l’envoie sur ton portable ? Ou par l’email… je
te l’envoie par message privé, tu la copies et tu la gardes?…
-Oui, bien sur, si tu veux
bien… j’aimerais l’avoir, moi aussi !
Il avait escompté d’avance
qu’elle voudrait faire ce tour, et avait apporté un deuxième casque pour elle,
le lui tendit. Elle lui en fit la remarque et il répondit, en clignant un
œil :
- Un homme averti en vaut bien
deux, d’accord ?
Elle prit le casque, en
souriant, le mit. Ils montèrent tous deux sur la moto.
Alors, elle se serra contre
lui, en s’agrippant à ses reins. Il lui caressa les mains, en pensant :
« C’est ça, ma chérie ! »
Mais il ne dit plus rien et démarra. Ce fut une très belle promenade,
après laquelle il la ramena chez elle, et en prit congé, tout en la serrant
fortement dans ses bras, avec une paire de baisers chastes sur les joues. Pas
besoin de parler, car leurs yeux se disaient tout : le plaisir d’être
ensemble, de tout partager honnêtement, l’attraction et la tendresse qu’ils
sentaient l’un envers l’autre, et qu’ils laissaient grandir sans se presser,
naturellement…
Le temps passa… l’Été battait
son plein… ils se rencontraient maintenant quotidiennement, et sortaient
ensemble, presque chaque jour, sur la moto. Ils aimaient fréquenter des plages
et des lieux différents, et parfois, cherchaient des lieux un peu déserts,
aussi, pour être seuls.
Un soir, il l’emmena sur une
plage déserte. Ils avaient tout préparé et emporté avec eux pour un pic-nic à
deux. Il avait senti, pendant le trajet, qu’elle se serrait d’avantage contre
lui, sur la moto. Quand ils en descendirent, et enlevèrent les casques, il se
tourna vers elle, la prit dans ses bras avec tendresse.
-Regarde, Vivy, ce coucher du
soleil, quelle merveille !
-Oui, quel magnifique
spectacle !
-Juste pour nous deux,
hein ? Tu te rends compte ?
-Oui ! - Dit-elle, en se
serrant contre lui et fixant le regard brun du jeune homme avec ses beaux yeux
bleus.-Rien que pour nous !
-Je t’aime, Vivy !
Oh ! Comme je t’aime ! Si tu savais !- dit Yves, en prenant son
visage dans ses mains, et en touchant de sa bouche, légèrement, les lèvres de
sa partenaire.
-Je le sais, mon amour !
Je le sais très bien ! Je sais aussi combien tu essayes de te retenir, à
chaque fois que tu es avec moi, et que tu me désires… je le sens, et je sais
que c’est difficile, cela t’oblige à te contrôler beaucoup. Moi-même, je lutte
pour me retenir, tant de fois, pour ne rien forcer… - Dit-elle. Puis elle correspondit
à ce baiser en silence, avec douceur, tout en lui caressant les cheveux noirs
qu’elle adorait. Elle le lui dit, en lui demandant :
- Yves, mon amour, ne coupe pas
courts tes cheveux, s’il te plait, car ils te vont à merveille, longs. Je les
adore comme çà !
Il répondit, tout bas, près de
son oreille, en caressant son cou de ses lèvres, légèrement :
-D’accord, ma chérie !
Pour toi, je ne les couperai pas, promis ! Je ne changerai pas, pour
toi !
Il releva la tête de nouveau,
maintenant, et elle répéta, les yeux dans les siens, sans honte ni rougeur, sa
déclaration d’amour, le regardant d’un air émotionné, heureuse :
-Oh ! Yves ! Moi
aussi, je t’aime tellement ! Je t’adore, mon amour ! Mais tu n’as
plus besoin de te retenir, maintenant, puisque nous savons que nous nous aimons
vraiment !
- Cela veut-il dire que tu es
prête à ce que nous nous appartenons, l’un à l’autre ? Es-tu protégée
contre une grossesse ? Je ne
voudrais pas qu’il y ait la moindre gêne entre nous… Ma chérie ! Je sais
bien, moi aussi, que tu m’aimes ! Tes yeux me le racontent à chaque fois
que tu me regardes… Mon bel amour !- Dit-il, heureux de ce moment de
vérité, où ils pouvaient, enfin, parler de ce qu’ils sentaient l’un envers
l’autre, où ils n’avaient plus rien à cacher, ni à retenir.
-Oui, mon cœur ! J’ai
commencé à me préparer et à prendre la pilule, quand j’ai compris qu’on
s’aimait sérieusement, et j’escomptais justement qu’un jour, éventuellement, on
puisse avoir envie de commencer nos rapports physiques… quand tu le voudras,
Yves, mon chéri, je serai à toi. À toi seulement, mon amour ! - Elle dit
tout cela si tendrement, le visage presque collé au sien, qu’il la serra un peu
plus dans ses bras, les yeux humides, l’expression concentrée, sérieuse… Elle
pouvait voir toute la passion retenue sur son visage.
- Vraiment, j’en meurs d’envie,
Vivy !-Murmura-t-il, avec la bouche de nouveau effleurant son cou. -J’ai
une énorme envie de faire l’amour avec toi ! Si tu veux, puisqu’on est
seuls ici, on peut en profiter aujourd’hui ! Ma belle Princesse
blonde !
-Moi aussi, j’en meurs d’envie,
Yves ! Mon beau Prince au charme latin ! Que tu es beau et
adorable ! Je me sens au Ciel avec toi !
- Ma belle chérie ! Je ne
veux personne d’autre que toi, ma bien-aimée ! Ta présence et tes baisers
sont mon Paradis ! Dis-moi de nouveau que tu m’aimes, que tu me désires,
Vivy !
Cette fois, ce fut la bouche
féminine qui avança vers les lèvres pleines, charnues et sensuelles de son
amoureux, comme confirmation. Elle n’avait plus besoin de mots, pour se faire
comprendre. Avec un baiser ardent, passionné, elle lui disait que oui.
Il se rendit compte, alors,
qu’elle ne se retenait plus du tout, et multipliait ses baisers, ses caresses
sur les cheveux masculins, sur son visage, tout en collant son corps à celui du
jeune homme.
Il accepta, alors, ses gestes,
naturellement, resserrant son étreinte avec fougue, correspondant de toute son
âme à ces baisers qu’il avait eu la patience d’attendre, mais qui étaient si
bons à échanger !… Il se sentait vraiment au Paradis en ce moment. Il se
disait que rien de plus n’importait, puisqu’il serrait dans ses bras sa
bien-aimée, que son sentiment d’amour passionné envers elle était totalement
correspondu. Que pouvait-il désirer de plus ?
Lui aussi, il avait beaucoup
souffert, pour des amours non correspondues, et ils s’étaient respectivement
raconté tout. Il pouvait la comprendre mieux que personne. Il le lui avait même
montré avec ses confidences, ses gestes doux, patients, son respect, sa
gentillesse naturelle, ses regards tendres et émotionnés. Ils s’étaient sentis
tout de suite comme des âmes jumelles…
Ils descendirent une petite
colline jusqu’à la plage, pour s’asseoir
sur le sable, disposèrent une nappe avec des mets légers d’été et des
boissons fraiches, puis restèrent là jusqu'à ce que la nuit tombe, et plus
longtemps, encore, à échanger des baisers, et des caresses; à se jurer leur
amour, enlacés, éperdument amoureux, et
à contempler la nuit de pleine lune, leur complice, et unique témoin de
leurs étreintes et caresses passionnées, avec ses reflets argentés sur la mer…
Un spectacle unique ! Leurs âmes chantaient en silence toutes les mélodies
d’amour qu’il y avait au monde… Deux âmes jumelles s’étaient rencontrées, pour
ne plus se quitter…Car la Vie, capricieuse, bénévole, leur accordait, en ce
moment, une très belle deuxième chance… et ils ne se faisaient pas prier pour
la vivre, ensemble, intensément.
FIN
MINI NOUVELLE ROMANTIQUE -"OBSTINATION"
« Une crise, c’est une transition, un changement, la
naissance de quelque chose de nouveau. » - Ingrid Trobisch
OBSTINATION
-Hervé, mon amour, j’en ai
assez de l’école, ça ne me dit rien !
- Mais voyons, Virginie !
Tu es jeune, tu dois compléter tes études, car sans elles, tu ne parviendras
pas à avoir un bon avenir !
-Tu parles comme mes
parents !
-Ils ont raison, s’’ils te
disent le même que moi !
-Je n’aime pas du tout
l’école ! Il n’y a que mes copains de classe qui me font tenir le coup,
car, aux intervalles de récré, on s’amuse tant qu’on peut, il y en a qui sont
si drôles !...
-Tout çà, çà fait partie des
temps d´écolier, ma chérie…
- J’aimerais bien avoir ton âge
en ce moment, être indépendante, avoir mon petit coin, pour être libre, et pour
qu’on puisse s’aimer à l’aise…. Çà me tarde !
-Ma belle impatiente !
Tout ce que tu désires, il te faut faire des efforts, il te faut lutter, pour
le conquérir, car çà ne tombe pas du ciel, tu sais ! Moi-même, je lutte
encore pour acquérir ce que j’ai envie d’avoir ! La chance, çà se mérite,
chérie !
Tout ce dialogue avait lieu sur
un banc de jardin, au bord du fleuve qui baignait la ville. Hervé caressa le
visage de Virginie, en souriant, puis, passant un bras par-dessus les épaules
de la jeune fille, l’attira à lui, pour l’embrasser. Elle était si belle, avec
l’attrait de son extrême jeunesse, ses longs cheveux roux, ses yeux verts, son
visage de minette avec des tâches de rousseur ! Elle l’ensorcelait !
Deux jours après, Virginie se
préparait à sortir après le déjeuner, quand son père lui ordonna d’attendre,
car ils avaient à lui parler, lui et la mère de Virginie.
-Mais je vais être en retard
pour mes classes de l’après midi ! Et après, il me faudra justifier ces
absences !
-On les justifiera si
nécessaire ! Ce que nous avons à te dire est très sérieux !
Assieds-toi !
Avec une moue d’impatience,
elle obéit, de mauvaise grâce. Le dialogue forcé dura plus d’une heure, et elle
sût que ses parents étaient au courant de son idylle avec Hervé, et qu’ils
étaient contre.
-Ce garçon, nous le connaissons
très bien, et je t’assure que j’avais une opinion bien meilleure à son
sujet !- dit sa mère. - Il devrait penser un peu mieux à ce qu’il est
en train de faire ! Car vous n’êtes pas du même âge, et tu es
mineure ! Ce n’est pas le meilleur pour toi !
-Maman, quels préjugés !
Tu ne devrais pas penser comme çà ! On est au vingt unième siècle !
Je te croyais plus actualisée, plus moderne !
- Moderne ou non, actualisée ou
non, c’est mon opinion, et je sais que j’ai raison ! Un jour, tu vas le
reconnaitre toi-même ! Ce que ce garçon est en train de faire avec toi
peut lui causer de sérieux problèmes, car c’est du détournement de mineure. Et
toi, tu es trop jeune, tu ne sais rien encore de la vie !-répondit sa
mère.
- Ta mère a raison ! Mieux
vaut que tu termines tout de suite avec ce garçon, avant qu’il n’abuse de
toi !
-Mais, papa ! Hervé est
très gentil, très éduqué, et il ne voudrait me faire aucun mal, j’en suis
sûre ! Il m’a même dit, l’autre jour, que tout ce que je désire avoir dans
la vie, il faut que je lutte pour, et que je m’efforce pour l’atteindre !
-C’est très bien de sa
part ! Il n’est pas si sot que je pourrais le croire !- dit son père.
-Je lui ai dit qu’il me parlait
comme vous, et il a répondu que vous aviez raison !-protesta-t-elle.
- Eh bien, je suis satisfait de
l’entendre ! Mais il n’est tout de même pas le garçon qu’il te faut !
Tu es bien jeune, tu as le temps de trouver un garçon de ton âge, qui puisse te
comprendre et t’aimer ! Rien ne presse !- répondit son père.
-Mais c’est lui que j’aime,
papa !
-Assez ! Tu vas terminer
tout avec ce garçon, et vite, avant que je me fâche ! -Insista son père. -Je
ne vais pas revenir en arrière de cet ordre ! Aujourd’hui, tu peux sortir,
et si tu penses le rencontrer, tu peux en profiter pour en finir… sinon, je
prendrai d’autres dispositions plus dures ! Tu dois m’obéir,
Virginie !
Quelques jours passèrent.
Virginie ne parlait plus, ni à table, ni en d’autres moments, à la maison. Elle
trainait une tête d’enterrement. Mais elle se plaignit à Hervé.
-Peut-être est-ce mieux
terminer, oui ! –Lui répondit Hervé. Je ne veux pas que tes parents se
fâchent avec toi par ma faute !
-Ce n’est pas ta faute,
chéri ! C’est leurs préjugés, leur manie d’autorité !
-Avec ou sans manie, ils ont
raison, Virginie ! Notre relation ne peut continuer ainsi ! Si tu
veux, nous resterons amis, et on se parlera quand même, mais rien de
plus ! Je ne veux pas que tu aies plus de chagrin… terminons-en tandis que
je ne t’ai pas touchée, il vaudra mieux ! Avant que l’on avance avec le
partage de nos corps, parce que sinon, ils vont encore m’accuser de te violer,
et çà, je ne le veux pas ! Car une telle accusation me mettrait en prison,
et ma vie serait foutue…
- Tu ne penses pas à moi, à mon
chagrin, si on se quitte ?
-Si, justement ! Mieux
vaut ne pas avancer, parce que ton chagrin serait pire ! Allez, courage,
ma belle !
- Alors, donne moi encore un
baiser, un dernier… embrasse-moi encore une fois, Hervé !
Il le fit, la serrant dans ses
bras. Il cachait son chagrin à lui, pour ne pas lui faire plus de peine ;
il jouait les forts, pour lui donner le change, mais son cœur saignait :
il adorait cette jeune fille si belle, si tempéramentale, mais si douce dans
ses bras ! Il fallait tout terminer, et elle allait lui manquer.
Le lendemain, Virginie se leva
du lit, disposée à retrouver de nouveau Hervé : elle ne pouvait se
résoudre à en finir… Elle sortit et, au lieu de se diriger à l’école, elle alla
sonner chez Hervé. Il était là et lui ouvrit la porte, la laissa entrer. Une
dernière fois, se dit-il, car je comprends qu’elle ne supporte pas me quitter…
moi-même, je le supporte mal… Il l’entraina dans son salon. Elle s’y arrêta net
au beau milieu et mit ses bras autour du cou du jeune homme, tout en lui
souriant et lui offrant ses lèvres. Il succomba… mais se reprit aussitôt, en
comprenant que s’il ne s’y opposait pas, dans quelques minutes, l’inévitable et
irrémédiable aurait lieu…
Il se redressa, l’écarta en
souriant un peu forcé, la prit pas les poignets et lui dit :
-Vas-t-en, Virginie !
Avant que je ne résiste plus à la tentation… S’il te plait,
vas-t-en ! Et, tout en lui ouvrant
la porte, la fit sortir de chez lui.
Cela se répéta durant une
semaine, mais, après cela, Hervé était à bout, car Virginie était têtue, et ne
voulait rien entendre. Il ne lui ouvrait
plus la porte… elle s’asseyait sur le perron de l’immeuble, et passait des
heures là, attendant qu’il sorte, puis l’accablait quand il arrivait à la
porte. Des voisins virent cela, et le rapportèrent à ses parents, leur
signalant aussi qu’Hervé ne la laissait plus entrer chez lui, qu’il se
débattait autant qu’il pouvait des assauts de Virginie qui le tirait par le
bras, se jetait à lui tant qu’elle pouvait, en pleurant. Un de ces jours qui
suivirent, Hervé alla de sa propre volonté retrouver le père de Virginie, pour
essayer d’en finir, parce qu’il n’y parvenait pas tout seul. Il s’expliqua avec
Mr. Oliver.
-Monsieur ! Excusez-moi de
vous déranger ! Vous avez demandé à votre fille Virginie de cesser de me
fréquenter, et je vous donne toute la
raison. Pour moi, Virginie est une amie, plutôt qu’un flirt ou une fiancée.
J’ai eu tort de commencer à la fréquenter d’abord comme fiancée et non comme
amie, je le reconnais, et je vous demande pardon. Je suis venu pour vous le dire, et je sais
que cela peut causer bien du mal tant à elle qu’à moi… J’ai essayé de la
raisonner, mais elle s’acharne de telle façon, qu’elle m’accable, me rend la
vie impossible : Elle m’attend des heures à l’entrée de mon immeuble, en
pleurant, me suit dans la rue, se jette sur moi quand je sors, elle perd ses
classes, et m’attend à la sortie de mon travail. Je sais que mes voisins vous
ont déjà rapporté tout cela, ils me l’ont dit !
- Merci de votre franchise,
jeune homme ! Vous avez bien monté dans ma considération, car au début,
j’ai cru que vous alliez profiter physiquement d’elle… Avez-vous dejà consommé
l’union des corps ? Soyez encore franc et sincère, je suis un homme aussi,
et je sais quelle difficulté on peut avoir devant une fille ou une femme
attirante…
-Merci, Monsieur ! Je n’ai
qu’embrassé Virginie, mais je me suis senti très mal dans ce domaine, car elle
est ensorceleuse, je vous l’avoue ! Toutefois, c’était mon devoir de
résister et de me conduire comme un vrai homme, avec décence et honneur, et j’y
suis parvenu ! Mais elle me rend la vie insupportable à présent, je n’en
peux plus ! J’ai tout terminé avec elle ! Je lui avais proposé d’être
seulement amis, elle n’en a rien voulu entendre ! Alors j’ai pensé qu’avec votre autorité de
père, vous pourriez faire quelque chose aussi !
-J’avais, dès le début, menacé
en effet ma fille, de prendre d’autres dispositions plus dures, si elle
s’entêtait avec vous ! Je vois que le moment est arrivé de le faire,
hélas ! Dieu sait que je voulais éviter cela ! Je n’ai jamais battu
ma fille, je ne me suis jamais trop fâché avec, car c’était une petite à peu
près docile, avant de vous fréquenter, et j’essayais toujours le dialogue pour
commencer. Moi et ma femme avons essayé de la raisonner par le dialogue cette
fois aussi, mais peine perdue ! Je vais commencer par aller voir ses
professeurs, et l’accompagner à l’école, moi et ma femme. Après, je verrai bien
ce que je peux faire de plus ! Allez, mon jeune ! Je suis satisfait
de votre attitude, cela vous montre comme un vrai homme à mes yeux. Je vous souhaite de trouver une jeune fille
de votre âge qui puisse vous rendre heureux ! Et vous venez de gagner un
ami !
Monsieur Oliver tendit la main
à Hervé, tout en prenant congé de lui. Après, il se dirigea à l’école, pour
parler avec les professeurs de Virginie qui le reçurent avec sympathie, tout en
se montrant disponibles et préoccupés. Monsieur Oliver leur fit part de ce
qu’il avait parlé avec Hervé. On lui
conseilla de faire Virginie changer d’air, si toutefois il en avait la
possibilité, car ici, elle continuerait à s’entêter. S’il pouvait la changer de
ville, de région et d’école, elle ne perdrait pas l’année scolaire… En tant que
bonne élève, ce serait dommage qu’elle flanque tout à l’eau, ce serait du temps
perdu de sa jeunesse, qu’un jour elle lamenterait. Et dans ces cas-là, d’après
leur expérience de professeurs, c’était le plus indiqué. S’il le voulait, le
psychologue de l’école était à sa disposition, pour un rendez-vous immédiat. Il
accepta et en revint avec la certitude de ce qu’il devait faire. Le lendemain,
après avoir décidé avec sa femme des dispositions à prendre, il accompagna
Virginie à l’école, lui signala qu’elle devait en profiter pour faire ses
adieux à ses camarades de classe, car ce serait ses derniers jours dans cette
école, avec ses copains. Elle s’enfermait dans un mutisme total, en présence de
ses parents, ce qui n’était pas du tout son habitude, et ils étaient tristes
pour cela, car elle était fille unique, et il n’y avait jamais eu entre eux le
moindre de ces problèmes avant. Virginie était d’un naturel joyeux, et
maintenant, on aurait dit qu’elle était changée. Il allait falloir faire vite,
pour lui trouver une autre école, près de ses grand-parents paternels. Elle
allait leur manquer ! Mais c’était pour son bien ! Quelques jours
après, Virginie voyagea vers la région de ses grands-parents, avec sa mère, en
voiture. Elle continuait triste, ne parlait pas, malgré la musique que sa mère
avait mise dans la voiture, et ses tentatives de dialogue. Elle avait cru pouvoir faire changer
d’opinion ses parents, avec son mutisme, mais maintenant, elle voyait bien
qu’ils étaient irréductibles. Ce qu’elle ne pouvait savoir, c’était que ses
parents faisaient tout pour son bien… et que leur cœur était peiné, d’avoir à
se séparer d’elle en de pareilles circonstances. Mais ils espéraient qu’avec le
temps, elle guérirait de tout ce mal qui la peinait elle-même…
Un an s’est écoulé… Virginie s’est adaptée chez ses
grands-parents, qu’elle aime bien, et voit ses parents aussi fréquemment que
possible. Elle s’est fait des camarades, des amis, dont Johnny, avec lequel
elle sort, et ils s’aiment beaucoup… Elle reconnait volontiers qu’elle s’était
fait des illusions avant, avec Hervé, qu’elle n’a pas oublié pour autant. Mais
elle reconnait aussi, maintenant, qu’ils ne pouvaient être fiancés, mais
seulement amis… Elle a eu de ses nouvelles par ses parents, qui sont devenus
amis du jeune homme. Il vient de trouver quelqu’un d’autre, lui aussi. Une
collègue de travail…
-Tu viens, Virginie ?- lui
demande Mireille, une de ses camarades de classe.
-Oui, bien sûr !
Laisse-moi seulement garder mes affaires…
-Et Johnny ? Comment vont
les choses avec lui ?
-Très bien ! Je vais à sa
rencontre, maintenant, car on s’était promis de sortir ensemble, après les
classes… Dommage qu’il ne pouvait être en classe cet après-midi, mais il
m’avait déjà prévenue avant ! Alors, je vais me promener un peu avec lui…
Ce dialogue avait lieu à la
sortie des classes. Johnny l’attendait dehors, pour l’accompagner dans sa
promenade. Elle s’avouait maintenant qu’elle avait eu tort de s’acharner,
contre vents et marées, à un amour qui n’en était pas… Puisque maintenant, elle
aimait un garçon de son âge, et celui-là l’aimait aussi.
FIN
MINI NOUVELLE ROMANTIQUE- "INSTANT DE DÉSÉSPOIR"
« Quand un orage assombrit le ciel, il faut que
tombe la pluie, avant de retrouver au soleil, l’envie d’aimer la vie. » -
Enrico Macias
INSTANT DE DÉSESPOIR
Les larmes aveuglent Valérie,
tandis qu’elle marche dans la rue, en s’éloignant de Maurice… Il vient de lui
dire qu’il ne veut pas continuer leur relation… il y a une autre fille dans sa
vie, et Valérie n’a pas compté pour lui, comme elle le croyait… Une amie
l’avait mise en garde, elle a voulu revoir Maurice et éclairer la
situation… La veille, tandis qu’elle se
préparait à une rencontre avec lui, elle l’a vu avec cette autre, sans être
remarquée de lui… Elle avait sa preuve…
il s’était moqué de ses sentiments… Elle n’avait pas eu de repos avant de lui
parler, et maintenant, n’en pouvant plus, le cœur brisé, elle suit son chemin,
sans même se rendre compte d’où elle va… Un klaxon se fait entendre, en même
temps qu’un violent crissement de roues, des cris retentissent dans la rue…
Elle n’a senti qu’un violent frappement contre ses jambes, puis elle est
tombée, en perdant connaissance…
Elle se réveille dans une pièce
anonyme, une lueur blanche aveuglante devant ses yeux…
-Où suis-je ? - Se
demande-t-elle. Elles s’aperçoit qu’elle est couchée dans un lit… une
infirmière et un docteur sont là, qui essayent de lui parler…
-Voilà, c’est bien, vous vous
réveillez ! – dit l’infirmière, en la regardant.
-Où suis-je ?- répète-elle
avec une voix faible –Que s’est-il passé ?
-Vous ne vous souvenez de rien,
mademoiselle ? – demande le docteur.
-Non…
-Eh bien, vous êtes à
l’hôpital, à la suite d’un accident… - dit le docteur, avec sympathie… Vous
êtes bien Valérie Girard, n’est-ce pas ?
-Oui, dit-elle, c’est moi... et
ma famille, est-ce qu’ils savent que je suis là ?- demande-t-elle.
-Oui, mademoiselle ! On
les a avertis, et ils vont certainement venir vous voir, puisque vous pouvez
enfin recevoir quelques visites… à condition de ne pas vous fatiguer, car vous
avez besoin de beaucoup de repos… Vous avez été opérée, donc, vous ne pouvez
pas encore bouger, pour le moment…
-Mais, Docteur, pourquoi ai-je
été opérée ? Vous pouvez me le dire ?
-Il parait que vous avez
traversé une rue sans regarder avant, et vous avez été renversée par une
voiture. Il a fallu vous opérer d’urgence pour essayer de vous empêcher de
rester paralysée des jambes…
-Est-ce que je pourrai marcher
de nouveau ?-demande-t-elle, les larmes aux yeux…
-On ne sait pas encore, c’est
un peu tôt, mais dans les prochains jours, nous essayerons d’en avoir la
certitude. Mais je peux vous dire, en tout cas, que l’opération s’est très bien
passée, donc nous croyons que oui, mais pas immédiatement, bien sûr ! Il
faudra faire des exercices de réhabilitation, les prochains jours, et on verra
bien ce que vous parvenez à faire avec vos jambes…
-Mon Dieu ! - Je me
souviens maintenant de ce qui s’est passé ! Oh ! Mon Dieu, dit-elle,
en éclatant en sanglots. - Tout çà, c’est de la faute à ce monstre !
-Quel monstre, Valérie ? -demanda
le docteur- de qui parlez- vous ? Du conducteur qui vous a
renversée ? Il a pourtant cherché du secours immédiatement, car il a
essayé de freiner, de vous avertir aussi avec son klaxon, mais vous n’avez pas
entendu, nous a-t-il dit, quand nous avons parlé avec le monsieur ; il
était vraiment bouleversé, il a même dit que c’est la première fois qu’une
telle chose lui arrivait…
-Oh ! Non ! Pauvre
homme ! Je ne voulais tracasser personne ! Non, Docteur, je parlais du garçon qui m’a
causé un chagrin tel, que les larmes m’ont assourdie et aveuglée, je me
souviens maintenant ! J´étais amoureuse d’un garçon qui me trompait, sans
que je le sache, et c’est quand il m’a congédiée en se moquant de moi, que je
me suis fait renverser !
-Eh bien ! On peut dire
qu’il ne s’est pas contenté de vous briser le cœur, mais il vous a aussi causé
du mal physique ! C’est fou ce que les playboys font des dégâts, autour de
nous ! Ce n’est pas la première fois qu’on a affaire à un cas comme le
vôtre, mademoiselle – dit l’infirmière.
-Nous allons maintenant vous
arranger un peu à boire, puis quelques aliments, et vous pourrez enfin recevoir
des visites… Je vous reverrai plus tard, Valérie ! Courage ! Nous
sommes là pour vous aider !- Dit le docteur.
L’infirmière resta près d’elle,
tandis que le docteur s’éloignait, et arrangea son lit, puis elle appela une
auxiliaire que lui apporta de l’eau, et des aliments, que Valérie fit un effort
pour manger, puisqu’elle avait encore une sorte de vertige et une certaine
nausée dont elle se plaignit…
-C’est normal, dit
l’infirmière, ce sont là des effets secondaires de l’anesthésie, vous allez
voir, çà va disparaitre…
Quand elle acheva de manger, l’infirmière
sortit, et un instant après, elle reparut avec ses parents, qui se hâtèrent
d’entrer dans la chambre, et venir vers elle.
Après quelques mots échangés
avec ses parents, pour les mettre au courant de la situation, l’infirmière
sortit. Ils furent seuls.
Ils voulurent savoir si elle se
souvenait de ce qui était arrivé, et elle le leur raconta, car elle avait
l’habitude de dialoguer beaucoup avec ses parents. Ceux-ci se montrèrent
indignés de la conduite de ce garçon qui avait été la cause du malheur de leur
fille chérie. Toutefois, ils la conseillèrent de ne plus rien vouloir savoir de
ce playboy, mais puisqu’ils le connaissaient bien, son père tacherait de le
rejoindre et de lui parler, pour qu’il sache le mal qu’il avait fait… Peut-être,
ainsi, son père pourrait contribuer à éviter que d’autres jeunes filles aient
des problèmes pareils ou pires.
Deux mois après, Valérie sort
de l’hôpital, où, chaque jour, elle a essayé de réhabiliter ses jambes…
Celles-ci sont encore un peu faibles… Christian, un de ses camarades de classe,
a tenu à venir la voir aussi, dès qu’il a su ce qui était arrivé, et l’a
visitée tous les jours… Il est là, pour l’accompagner chez elle. Il en a
demandé l’autorisation aux parents de Valérie, qui lui font confiance, puisque
c’est un ami d’enfance, qui fréquente leur maison depuis longtemps et ils
savent qu’avec lui, Valérie est entre de bonnes mains... En plus, elle a besoin
de lui pour guérir son cœur…
-Alors, ma belle, on y
va ?- Dit-il, en poussant doucement sa chaise roulante vers la sortie,
avec un sourire.
-Allons-y ! -Répond
Valérie, J’ai hâte de sortir d’ici ! Mais j’aimerais que, dans la rue, on
va plus doucement, le temps de reprendre un peu l’air, j’en ai marre d’être
entre quatre murs, tu sais ?
-Bien sûr ! Je le sais, et
je te comprends… Et je voudrais aussi en profiter pour te dire que rien
n’arrive par hasard, tout a une raison d’exister, de se passer…
-Il me semble qu’on en a déjà
parlé !
-Oui, mais j’ai beaucoup
réfléchi à tout ce qui t’est arrivé et j’en conclus que c’est la façon que la
vie a, de nous faire voir les choses plus clairement…
-Que veux-tu dire ?
Demanda-t-elle, en le regardant.
-Si tu n’avais pas découvert
que cet imbécile se payait ta tête, tu aurais continué à croire qu’il t’aimait,
et tu aurais été plus malheureuse, encore, qui le sait ? Et si cet
accident n’était pas survenu, moi-même, je n’aurais pas compris combien je
tiens à toi ! Quand à cette sale
fripouille, je vais le retrouver, il va avoir affaire à moi ! J’ai envie
de lui casser la gueule !
-Combien tu tiens à moi ?
Que je sache, nous avons toujours été très amis, nous deux ! Dès notre
enfance…
-Exactement ! Mais, depuis
ton accident, j’ai compris que j’avais été sur le point de te perdre, car tu
aurais pu en mourir… Et j’ai compris que ce que je ressens pour toi est plus
fort que l’amitié…
Elle le regarda, muette par la
soudaine révélation du jeune garçon, puis les larmes aux yeux, lui sourit, en
le regardant en face.
Il lui caresse le visage et lui
dit :
-Je ne te demande pas de
m’aimer tout de suite comme j’ai découvert que je t’aime, mais je sais
attendre, si tu veux qu’on essaye de s’aimer, nous deux !
-Je veux bien essayer, car tu
ne m’as jamais été indifférent, et en plus, on se connait assez bien ! Je
ne veux pas jouer avec tes sentiments, tu le sais bien, mais je crois que ce
que je ressens pour toi est suffisant pour commencer…
-En effet, et je me contente de
ce que tu veuilles m’accorder, pour le moment ! Rien de tel qu’un amour
nouveau et sincère, pour oublier un chagrin amer !
-Tu as raison, Christian !
… Elle lui tient le bras, le fait se courber et lui applique un gros baiser sur
la joue. Il lui en donne un autre, aussi, tendrement. Après, ils se mettent en
marche. L’avenir est devant eux, brillant et lumineux comme ce matin d´été.
FIN
MINI NOUVELLE ROMANTIQUE - "COUP DE TÊTE DÉCISIF"
« Le cœur
parle. Et il a toujours le dernier mot. »- F. de Pamplona
COUP DE TÊTE DÉCISIF
Il relit de nouveau la lettre… Lui
et sa femme, ils se sont fâchés, deux jours auparavant, et, sans plus y penser,
sur un coup de tête, il a cherché une autre femme. Il laisse la lettre sur un
guéridon, dans une enveloppe avec son nom… Il prend ses bagages et sort de cet
appartement dont il ne veut plus rien savoir, puisqu’il y était malheureux. Il
va rejoindre cette femme avec laquelle il vient de passer deux nuits entières,
puisqu’ il l’a désirée, et qu’elle l’a traité comme un vrai amant. Il s’est perdu dans son regard bleu
comme la mer, accepté ses caresses, prodiguées gentiment… elle n’a pas accepté
son argent, quand il a voulu payer :
-Mais, alors, Gislain, qu’est-ce que c’est que çà ? On ne paye pas une
amie ! Toi et moi, çà fait longtemps qu’on se connait, tu le sais très
bien ! Pour moi, tu n’es pas un client ; pour toi, je ne suis pas une
fille à payer ! Si tu es venu me retrouver, c’est que tu me préfères à
d’autres, n’est-ce pas ? Et tu peux
être sûr que je n’ai envers toi aucune arrière-pensée !
-Oui, Babette ! Je le sais, et je te remercie du fond du cœur !
Si je te proposais de l’argent, tout à l’heure, c’est que j’ai conscience que
tu aurais pu utiliser ce temps, que tu m’as accordé, avec un autre client, car je sais bien qu’il te faut gagner ta vie… Je
ne pensais ni ne voulais t’offenser !
-Ok ! Moi, j’aime beaucoup être avec toi, même si ce n’est pas tous
les jours ! Une amitié sincère comme la nôtre ne se trouve pas à tout coin
de rue… Tu sens très bien que je ne te rends pas un service, quand je te touche
et c’est du pur sentiment que nous offrons l’un à l’autre ! Au fait, ta
femme, que vas-tu lui dire ? Elle a sûrement compris que tu as préféré
chercher quelqu’un d’autre qu’elle pour passer la nuit…
-Babette, écoute-moi bien, mon chou : - ma femme ne veut plus de moi,
ni au lit, ni pour rien d’autre ! Elle me méprise depuis bien longtemps,
donc, je me permets de croire qu’elle a un autre homme dans sa vie ! Je ne
lui ai rien fait qui mérite telle chose, et, à toi, je peux ouvrir mon cœur, et
te dire franchement que c’est depuis qu’elle a commencé à me mépriser, que je
cherche d’autres femmes… je viens de la quitter pour toujours… je suis passé
chercher mes affaires personnelles, je vais maintenant joindre mon avocat, et
mettre le divorce en marche. Elle n’a pas le droit de me traiter comme elle
veut, et si elle me supporte contre son gré, finissons-en ! J’en ai
marre !
Babette s’approche de lui, lui prend le visage dans ses mains, le regarde
avec douceur, lui applique un baiser sur le visage où la barbe repousse drue…
Avec l’aisance de qui se sait la bienvenue, elle s’assied sur les genoux
masculins, caresse ses cheveux… Il est aux anges… Soudain, une idée le
traverse… il l’expose immédiatement, avec franchise, car il veut avoir le cœur
net, savoir ce qu’il va faire ensuite :
-Babette, si je te proposais de tout lâcher, d’être ma femme ou ma
compagne, tu accepterais ? Dis ?
Surprise, elle hésite :
-Ma foi… je ne
m’attendais pas à cette proposition de ta part… il faudra que j’y pense !
Mais c’est un très beau geste de ta part, mon chéri ! Merci ! Tu
comprends certainement qu’une telle décision doit être bien pensée, bien
mûrie ! Mais tu peux venir chez moi
tout le temps que j’aie disponible jusque là ! Tu es le bienvenu !
-Merci de ta
franchise, mon trésor ! Il me va falloir faire attention, jusqu’à ce que
le divorce soit prononcé par un juge, et après, je peux refaire ma vie sans
entraves ! Je suis heureux de t’avoir comme amie ! Je te rejoindrai
discrètement pendant le temps que dure ce procès de divorce… après cela, si tu
veux de moi comme amant, ou bien comme quoi que ce soit, et c’est toi qui
choisiras, je serai à toi pour de bon !
-Eh bien !
Çà se fête, une chose comme çà !
Elle se lève,
va droit vers un meuble du salon qui lui tient lieu de bar, en sort deux
verres, où elle verse du scotch avec des glaçons, revient vers lui, lui en tend
un, porte l’autre vers lui, pour trinquer à ce nouveau bonheur.
Il accepte, et
ils boivent les yeux dans les yeux, en échangeant des sourires, puis des
baisers… Pris d’une subite urgence, ils s’arrachent les vêtements, et enlacés,
tombent sur le canapé pour s’aimer de nouveau…
Six mois ce
sont passés… le procès de divorce s’est terminé, il est libre, et il a eu le
cœur net, au sujet de celle qui avait été sa femme, jusque là : elle avait
effectivement un amant depuis longtemps, et ne voulait de Gislain que son
argent.
Libéré, il a
rejoint Babette, qui l’a reçu les bras ouverts, et, acceptant sa proposition, a
lâché la prostitution, pour devenir sa compagne. Ils sont encore dans la
trentaine les deux, ils ont la vie devant eux, pour la vivre à deux, et même
pour avoir des enfants, puisqu’aucun d’eux n’en avait encore aucun.
Dans les bras
dévoués de cette jeune femme blonde, belle et désirable, qui ne vit maintenant
que pour lui, il retrouve le goût de vivre… Il se dit à présent qu’il a eu de
la chance !
FIN
MINI NOUVELLE ROMANTIQUE "COMME L’EAU QUI COURT"
« Le
bonheur ne se conquiert pas, ne s’achète pas, ne s’échange pas : on le
mérite. » - Henri Godin
COMME L’EAU QUI COURT
Par un après-midi d’Automne, un homme était assis sur le muret d’un petit
pont, surplombant une rivière, près d’une route, dans une ville de province.
C’était un homme dans la quarantaine, au visage un peu marqué, aux cheveux
noirs déjà un peu blanchis sur les tempes, les yeux noirs, la peau blanche, un
peu rougie, et qui avait dû être un beau garçon dans sa jeunesse. Il regardait
l’eau qui courait, absorbé dans ses pensées… Il était là depuis des heures, et
des passants avaient voulu l’aborder, craignant qu’il voulut se jeter du pont…
mais le pont n’était pas très haut, et la rivière n’était pas profonde, donc,
ils s’étaient avisés de ne rien lui dire, car, après tout, çà ne les concernait
pas, qu’il fut là, assis, même si c’était insolite, et personne ne s’était donc
approché. Les gens regardaient,
curieusement, d’abord, puis, haussant les épaules, poursuivaient leur chemin.
Cependant, cet homme, qui regardait la rivière, faisait là un examen de
conscience. Il se laissait envahir aussi par des souvenirs. Il avait été riche,
il était dans la misère, à présent. Pourquoi ?
Il était né dans une famille bourgeoise, de traditions industrielles.
Aimant la belle vie, il ne s’était privé d’aucun caprice, tirant, en quelque
sorte, son argent et son bonheur par la fenêtre… Il s’était marié, mais, en bon
vivant, aimant fréquenter les femmes, il avait eu plusieurs maitresses, et sa
femme lui avait récemment demandé le divorce, excédée par son manque de respect
envers elle et leurs enfants… tout
l’argent qui lui était resté, après cela, ses derniers biens, tout cela
avait roulé sur le tapis vert, car il
était joueur de poker, et rien de plus ne lui restait…
Il se disait, précisément, à ce moment là, qu’il n’était bon à rien de plus
qu’à faire des bêtises, qu’il méritait bien son triste sort… Certainement, ni
ses enfants voulaient rien savoir de
lui… il ne l’avait pas volée, sa débine… en plus, il était parti de sa ville,
fuyant, comme il pouvait, les sbires auxquels il devait des sommes
astronomiques, perdues au jeu… il était arrivé quelques heures avant dans cette
petite ville, et s’était assis là, sans savoir que faire. Il n’avait pas un sou
en poche, et s‘il ne faisait rien, il allait bientôt succomber à la faim. Mais,
ne connaissant là personne, il n’osait aborder qui que ce fût… comment les gens
réagiraient-ils, s’il osait demander à manger, à boire, ou même un peu
d’argent ? Tout le monde parlait de la crise quotidiennement, les gens se
plaignaient des problèmes d’argent partout… Et lui, ayant eu les moyens,
s’était conduit comme un imbécile ! – Se reprochait-il. Mais il était trop
tard pour revenir en arrière ; il avait lui même gâté son sort, donc, à
lui de se trouver une solution ! Il se retourna vers la route, enjamba le
pont, s’en allât en quête d’un travail, d’une occupation qui puisse lui
permettre de gagner sa croûte… son orgueil, et le reste de dignité qu’il avait,
l’empêchaient encore de mendier… ceci serait pour lui l’ultime recours…
Passant près d’un restaurant, il vit un papier collé à la vitrine.
On y avait besoin de quelqu’un pour aider dans la cuisine. Il entra, se
dirigeât au balcon, demandât à parler avec le patron, ou bien la patronne.
L’employé du balcon appela la propriétaire, qui survint en quelques minutes,
tout en séchant ses mains à son tablier. Il s’agissait d’une belle femme, aux
cheveux blonds cendrés, pas très longs, pris sur la nuque, aux yeux verts, à la
peau blanche avec quelques petites taches de rousseur sur le visage, qui lui
donnaient un certain attrait de jeunesse.
- Bonsoir, madame ! Je m’excuse
de vous déranger ainsi, mais je cherche du travail, et comme je passais devant
votre établissement, j’ai vu votre annonce…
-Bonsoir, monsieur ! J’ai en effet besoin d’une ou d’un
aide-cuisinier… avez-vous quelque expérience en cette matière ?
-Ma foi, non, j’ai été patron, mais je n’ai jamais travaillé en cuisine…
mes parents avaient une entreprise, et j’y ai travaillé dans ma jeunesse…
maintenant, je suis sans travail, et je suis aussi nouveau dans le coin…
-En effet ! Je ne vous avais jamais vu par ici ! La vie nous
prépare bien des surprises, monsieur ! Nous pouvons essayer de travailler
ensemble, si toutefois vous voulez… tout à l’heure, on m’avait dit qu’il y
avait un inconnu assis sur le pont… était-ce vous ?
-Oui, c’était moi. Je m’étais assis là pour me reposer un bout, et pour
réfléchir… je ne savais que faire, ni où aller… il fallait bien que je
m’arrête… et j’y suis resté des heures !
-On me l’a raconté tout à l’heure ! Asseyez-vous donc, je vous apporte
quelque chose de chaud à mangez, car j’imagine que vous devez avoir faim !
-Oh, merci beaucoup, madame ! Je vous suis très reconnaissant de
m’aider ! J’accepte de travailler, mais je n’ai pas où me loger, est-ce
que vous pourriez m’indiquer où le faire ?… Si vous me gardez ici, comme
employé, et si vous pouvez me payer de quoi me loger, je pourrai ainsi avoir un
petit coin pour dormir aussi !
-On va arranger çà ! Soyez donc le bienvenu… quel est votre nom ?
-Oh, mon Dieu ! Je ne me suis même pas présenté ! Veuillez
m’excuser, madame ! Je m’appelle Gérard Ascalon…
-Gérard Ascalon ? Mais, monsieur, seriez-vous le fils du grand
industriel Patrick Ascalon, des Industries Ascalon-Terry ?
-Eh, oui, c’est mon père ! Vous le connaissez donc ?
- J’en ai juste entendu parler, car il est fameux, votre père, et vos
industries aussi ! Quelle coïncidence ! Moi, je suis Fabienne
Lescamps. Propriétaire de ce bistrot, que j’ai monté moi-même, il y a quelques
années.
Fabienne Lescamps était, elle aussi, une personne dans la quarantaine,
encore belle, à son âge, se dit Gérard… et très sympathique… Il se promit de
s’efforcer, pour lui plaire, avec son travail… il se disait qu’il avait eu de
la chance, une dernière chance, et qu’il lui fallait ne pas la perdre… Il
redevenait un homme digne, se rachetant de ses erreurs passées, en recommençant
sa vie, et repartant à zéro… Et Fabienne lui plaisait énormément… qui sait,
peut-être pourrait-il être finalement heureux, faisant peau neuve, si ceux
auxquels il devait tant d’argent ne le découvraient pas… Car s’ils l’avaient
suivi, s’ils étaient sur ses traces, il pourrait dire adieu à sa tranquilité, à
son intégrité physique…
Ainsi se passèrent quelques mois, presque heureux, durant lesquels, par la
force des bonnes habitudes de travail, des horaires disciplinés, équilibrés
entre le travail, la bonne et saine nourriture, le sommeil aux heures normales,
il se sentit revivre… Entre temps, il s’était lié d’amitié avec le cuisinier,
le barman, et Fabienne, sa patronne, avec laquelle Il avait vidé son cœur, et
qui se révélait être une bonne amie, une femme de grande intelligence et
sagesse, qui savait donner son opinion, avec de bons conseils, et n’aimait
juger personne. Elle le conseilla de mettre de l’argent de coté, au cas où ses
sbires le découvraient, pour pouvoir payer ses dettes, honorer son nom et sa
parole… si, par chance, on ne le découvrait pas, il pourrait avoir un fond de
réserve… ces conseils s’avéraient précieux, donnés par une amie désintéressée.
Il était bien loin de sa ville natale, à l’autre bout du pays, dans une toute
petite ville insignifiante, où le bonheur pouvait tenir à l’anonymat… Il avait
prié Fabienne de ne rien dire à personne sur ses origines. Sur ce point, il
savait qu’il pouvait être tranquille, car elle avait promis de ne rien dire à
personne. Et il se rendait compte que Fabienne n’était pas du genre à perdre
son temps aux papotages et commérages des gens de la ville. Au contraire, elle
était d’un naturel réservé. Les autres, au restaurant, la respectaient
beaucoup, l’aimaient bien : elle était, en plus d’une bonne patronne, une
amie loyale. Gérard apprenait une très bonne leçon de vie, après avoir été un
écervelé, car c’était bien maintenant qu’il se sentait devenir un homme vrai.
Et Fabienne aussi, s’en rendait compte, qui lui vouait une admiration discrète,
et sentait pour lui, en plus de l’amitié sincère, une certaine attraction
physique... La vie pouvait encore être belle pour eux.
FIN
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